ACCIDENTGênes panse ses plaies un mois après l'effondrement du pont

Pont de Gênes: Un mois après l'accident, la ville panse ses plaies

ACCIDENTLa ville a observé une minute de silence dans les rues, sur les places, dans les écoles, pendant que les églises sonnaient le glas...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le 14 août, Gênes vivait l’une des plus grandes tragédies de son histoire avec la chute meurtrière du Pont Morandi. Un mois plus tard, la ville panse encore ses plaies. A 11h36 (9h36 GMT) ce vendredi, la ville a observé une minute de silence dans les rues, sur les places, dans les écoles, pendant que les églises sonnaient le glas. Un rassemblement était aussi prévu en fin d’après-midi pour rendre hommage aux 43 morts et aux dizaines de blessés.

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« Ce jour-là, j’étais chez moi, je dormais, car je travaille de nuit. A 11h36 (…) j’ai entendu un très grand bruit. Je n’aurais jamais pensé que cela puisse être le pont. Il y avait de l’orage, j’ai pensé à un coup de tonnerre ou peut-être à un tremblement de terre », se souvient Giovanni Genco.

Autostrade per l’Italia a « détruit 20 ans de leur vie »

Avec sa femme, sa fille de 16 ans et ses beaux-parents, il fait partie des plus de 500 évacués de la « zone rouge », située sous ce qui reste du pont et condamnée par les opérations de destruction prévues.

Il n’est retourné chez lui qu’une seule fois, pour récupérer quelques affaires. « J’irai avec ma famille saluer l’appartement et puis basta », dit-il les larmes aux yeux, en soulignant que Autostrade per l’Italia --le gestionnaire du pont-- a « détruit 20 ans de leur vie » car cet appartement représentait « tout » pour eux.

Un nouveau pont

Mais au-delà des habitants directement concernés, c’est toute la ville qui est touchée par le deuil et la perte de cette artère stratégique. La construction d’un nouveau pont -- vraisemblablement selon le plan dessiné par le célèbre architecte génois Renzo Piano -- doit débuter dans les prochains mois.

En attendant, la circulation a été complètement réorganisée. Quelques bouchons se forment aux heures de pointe mais le spectre d’une ville complètement bloquée a été évité. En revanche, une partie de Gênes est comme séparée du reste, obligeant à d’importants détours. Tout en soulignant que la ville, en « deuil », ne peut pas oublier le drame, Giorgio Bertolina, directeur de l’aquarium de la ville, le plus grand d’Europe, estime que Gênes « doit regarder vers l’avenir » et bâtir sur cette tragédie pour se relancer.