Allemagne: Des milliers d’enfants abusés au sein de l’Eglise catholique pendant des décennies
PEDOPHILIE•Au moins 3.677 enfants auraient été abusés entre 1946 et 2014 mais l’Eglise a « détruit ou manipulé » de nombreux documents relatifs à des suspects…20 Minutes avec agences
Un nouveau scandale touche l’Eglise catholique. Des milliers d’enfants ont été abusés sexuellement par des prêtres en Allemagne entre 1946 et 2014, selon un rapport sur l’Eglise allemande. Celle-ci est accusée d’avoir sciemment caché les faits, révèlent ce mercredi les hebdomadaires Spiegel et die Zeit.
Lancée en 2014, cette vaste étude doit être présentée le 25 septembre à Fulda lors de la Conférence épiscopale allemande par son président, le cardinal Reinhard Marx.
Plus de 3.600 victimes
Pendant trois ans et demi, un consortium de chercheurs des universités de Mannheim, Heidelberg et Giessen a examiné 38.000 dossiers et manuscrits provenant de 27 diocèses allemands et transmis par l’Eglise. Ces scientifiques n’ont cependant pas eu un accès direct aux archives.
D’après leurs recherches, au moins 3.677 enfants, en majorité des garçons âgés de moins de 13 ans, ont été victimes d’abus sexuels commis par 1.670 clercs.
L’Eglise aurait « minimisé » l’ampleur des faits
Pendant des décennies, l’Eglise a « détruit ou manipulé » de nombreux documents relatifs à des suspects et « minimisé » sciemment la gravité et l’ampleur des faits, expliquent les auteurs du rapport. Les clercs accusés étaient souvent transférés sans que les fidèles ne soient avertis du danger potentiel pour les enfants.
En tout, seulement un tiers des suspects ont fait face à des poursuites en vertu du droit canonique mais les sanctions étaient minimes voire inexistantes.
« Nous sommes accablés et honteux »
« Nous sommes conscients de l’ampleur des abus sexuels qui ont été démontrés par les résultats de l’étude. Nous sommes accablés et honteux », a déclaré l’évêque Stephan Ackerman dans un communiqué au nom de la conférence épiscopale allemande.
Il a cependant dénoncé le fait que ce rapport ait fuité dans les médias avant sa présentation à la conférence épiscopale prévue le 25 septembre. Le dignitaire assure aussi que la fuite dans la presse est « un coup lourd porté aux victimes des abus sexuels », si bien qu’un numéro de téléphone de soutien a été mis en place.