TRAHISONQui est le «résistant» de la Maison Blanche qui rend Trump fou de rage?

VIDEO. Mais qui est le «résistant» anonyme de la Maison Blanche qui rend Trump fou de rage?

TRAHISONPlusieurs proches du président américain nient être l'auteur de la tribune explosive publiée dans le «New York Times»...
Donald Trump, le 10 juillet 2015 à Los Angeles.
Donald Trump, le 10 juillet 2015 à Los Angeles. - F.J. BROWN / AFP
Philippe Berry

Philippe Berry

L'essentiel

  • Un haut responsable de la Maison Blanche a signé une tribune anonyme dans le « New York Times » critiquant le comportement « erratique » de Donald Trump.
  • L’auteur dit faire partie de la « résistance » au sein de la Maison Blanche, et œuvrer pour protéger la république des «pires penchants» du président américain.
  • Dans un climat paranoïaque, plusieurs proches de Donald Trump ont démenti avoir écrit ce texte.

C’est la personne la plus recherchée de Washington. Dans un climat paranoïaque, la Maison Blanche tentait jeudi de déterminer l’identité du « lâche » qui s’est présenté dans une tribune anonyme comme un membre de la « résistance » au sein de l’administration Trump, œuvrant pour protéger la république « des pires penchants » du président américain. Alors que Donald Trump dénonce une « trahison » sur Twitter et somme le New York Times de démasquer ce « lâche », voici ce que l’on sait sur le mystérieux individu.

Ceux qui ont nié

Judas, qui es-tu ? Pour couper court aux rumeurs les plus folles, le bureau du vice-président a assuré que Mike Pence et ses collaborateurs étaient innocents : « Le vice-président signe les tribunes qu’il écrit », a souligné sur Twitter son porte-parole. « Le New York Times devrait avoir honte, tout comme la personne qui a écrit cette tribune fausse, absurde et lâche ». L’emploi d’un mot plutôt rare, « lodestar » (une étoile repère), avait jeté le soupçon sur le speech writer du vice-président, Stephen Ford, adepte de la formule.

Jeudi, de nombreux cadres de l’administration Trump ont assuré le président de leur loyauté. Notamment Dan Coats, le patron du renseignement américain, qui affiche souvent son désaccord avec Donald Trump, et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, qui ne partage pas vraiment la position conciliante du président américain sur la Russie. Le chef du Pentagone, Jim Mattis, le secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin, et la responsable de la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen, ont également démenti.

Ceux qui sont soupçonnés

Le problème, c’est que des dizaines de personnes peuvent être considérées comme un « haut responsable » de l’administration Trump. Cela inclut des ministres et des secrétaires d’Etat, des adjoints, des chefs de cabinet et de multiples conseillers de la Maison Blanche. Certains ont été nommés par le président américain, d’autres pas. Dans son livre Fear : Trump in the White House, le journaliste Bob Woodward affirme que des employés de la Maison Blanche ont parfois caché des brouillons de décrets jugés dangereux pour empêcher Donald Trump de les signer.



Qui est le mystérieux auteur ? Des internautes qui regardent trop House of Cards soupçonnent la fille de Donald Trump, ou sa femme, mais ce n’est pas très sérieux. Le ministre de la Justice, Jeff Sessions, n’avait pas encore offert de démenti à la mi-journée, tout comme l’avocat de la Maison Blanche sur le départ Don McGahn.

Les indices

La lecture de la tribune offre quelques indices. Il s’agit sans doute d’un républicain (« nous n’appartenons pas à la résistance de gauche, nous voulons que cette administration réussisse ») et d’un admirateur de John McCain (il cite la lettre d’adieu du sénateur décédé fin août). L’auteur défend le libre-échange à deux reprises et critique les attaques de Donald Trump contre les médias et les alliés des Etats-Unis. Et il pourrait très bien s’agir d’une femme : le New York Times a précisé avoir utilisé à tort « il » dans un tweet.

Une chose est certaine, son identité ne restera sans doute pas secrète très longtemps. Selon le Washington Post, la Maison Blanche s’est lancée dans une analyse linguistique du texte pour démasquer le membre de cette « sleeper cell » (« cellule dormante »). Et nombreuses voix démocrates ont appelé l’auteur à sortir de l’ombre pour donner davantage de poids à ses accusations. La chasse continue.