Italie: Luigi Di Maio lance un ultimatum à l'Union européenne sur le sort des 150 migrants du «Diciotti»
IMMIGRATION•L'Italie refuse de laisser débarquer ces migrants sur son sol, et somme l'Union européenne de trouver une solution ce vendredi...
L.Br. avec AFP
L’ultimatum lancé par l’Italie au reste de l’Union européenne s’achève ce vendredi. Les pays de l’Union européenne ont jusqu’à ce soir pour trouver une solution sur la répartition des migrants du «Diciotti», un bateau bloqué dans le port de Catane en Sicile. A son bord, 150 personnes attendent de connaître leur sort. Une réunion doit avoir lieu dans la journée à Bruxelles.
L'Italie a refusé d'accueillir le «Diciotti», par la voix de son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini. « Nous avons eu l’occasion de voir au cours de ces derniers mois comment fonctionne l’approche modérée envers l’Union européenne et comment fonctionne la ligne dure envers l’Union européenne », a déclaré sur Facebook Luigi Di Maio, qui est aussi le chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème).
20 milliards d’euros dans la balance
« Sur la ligne dure je veux faire une autre proposition (…). Si l’UE s’obstine dans ce comportement, si demain la réunion de la Commission ne décide rien, il n’en sort rien sur le navire Diciotti et sur la redistribution des migrants, alors moi et tout le M5S nous ne serons plus disposés à donner 20 milliards d’euros à l’Union européenne chaque année ».
L’essentiel du budget européen provient directement des Etats membres. Chaque pays y participe à hauteur de sa richesse nationale et en reçoit une partie en retour. L’Italie en est le troisième contributeur net, après l’Allemagne et la France. C’est-à-dire qu’elle verse plus qu’elle ne reçoit : près de 20 milliards d’euros versés contre environ 14 milliards en retour.
190 migrants secourus en mer
Une réunion informelle au niveau des hauts fonctionnaires se tient ce vendredi à Bruxelles pour évoquer cette question. Le bateau a secouru dans la nuit du 15 au 16 août 190 migrants. Une semaine après le sauvetage de près de 200 migrants par ce navire, le gouvernement italien composé de la Ligue et du M5S, poursuit sans relâche son combat pour empêcher le débarquement des quelque 150 adultes encore à bord.
« Le gouvernement n’est pas en train de dire qu’il ne veut pas prendre sa part. Ce qu’on ne veut pas c’est qu’on se moque de nous », a martelé Luigi Di Maio vendredi à la télévision. « L’Europe naît autour de principes comme la solidarité, si elle n’est pas capable de répartir 170 personnes alors elle a un sérieux problème avec ses principes fondateurs », a-t-il ajouté.