Italie: Le «Diciotti», avec 177 migrants, a pu accoster mais ses passagers sont bloqués à bord
IMMIGRATION•Le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini impose un bras de fer...
O.G.
Le périple toucherait-il à la fin pour les 177 migrants du Diciotti ? Bloqué pendant cinq jours au large de Lampedusa, le navire des gardes-côtes italiens, avec à son bord un peu moins de 200 migrants, a été autorisé à accoster à Catane en Sicile, annonce Le Monde ce mardi matin. Mais si le bateau a reçu ce feu vert lundi soir, ses passagers, eux, n’ont toujours pas le droit de débarquer…
Pourquoi Salvini bloque ?
En effet, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur très opposé à l’immigration, demande à l’Europe de se répartir ces naufragés de Méditerranée avant de lever son véto. Et le ministre de l’Intérieur a critiqué la semaine dernière l’attitude des gardes-côtes italiens : ils ont recueilli les migrants dans la nuit du 15 au 16 août sans attendre l’autorisation de Rome. Une initiative pas vraiment du goût du leader de la Ligue (extrême droite).
« L’Europe doit se presser de faire sa part »
Il y a une semaine, plusieurs pays européens avaient réussi à trouver un accord pour que l'Aquarius puisse accoster à Malte et que ses passagers soient accueillis dans plusieurs pays européens. Une solution, saluée par les ONG la semaine dernière, et que veut répéter le ministre de l’Intérieur italien euroseptique…
sur Twitter, le ministre italien des transports Danilo Toninelli a renchéri : « Maintenant, l’Europe doit se presser de faire sa part. »
Des discussions en cours
Le Monde assure que les discussions vont bon train : l’Elysée a confirmé au quotidien « ne pas avoir de raison de refuser à l’Italie ce qu’on fait pour d’autres en répartissant les migrants », mais à condition que Rome « joue le jeu de la solidarité ».
Un précédent en juillet
En juillet, le Diciotti, envoyé surveiller de loin 450 migrants entassés sur une barque de pêche entre Lampedusa et Malte, les avait déjà recueillis alors que le gouvernement leur demandait d’attendre que Malte s’en charge.
« Nous sommes des marins, des marins italiens. Nous avons 2.000 ans de civilité derrière nous et ces choses-là, nous les faisons », avait déclaré quelques jours plus tard le commandant des garde-côtes, l’amiral Giovanni Pettorino, sans pour autant faire directement référence à l’incident.
Les 450 migrants étaient restés trois jours à bord du Diciotti, jusqu’à ce que Matteo Salvini les laisse débarquer en Sicile après avoir obtenu que d’autres Etats européens en accueillent une partie.