PETITE FORMEEntre rire et larmes, Elon Musk revient sur une année «cauchemardesque»

Etats-Unis: Elon Musk, l'ambitieux patron de Tesla, se confie sur «l'année la plus douloureuse» de sa carrière

PETITE FORMELors de son interview au «New York Times», le milliardaire américain a raconté son épuisement après dix-sept ans de travail sans congés...
Lucie Bras

L.Br. avec AFP

Elon Musk est un géant aux pieds d’argile. Alors que les ennuis s’accumulent pour sa voiture électrique Tesla, l’imprévisible patron s’est longuement confié au New York Times jeudi sur son état d'« épuisement » et de stress.

La voiture électrique, l’énergie solaire, la conquête spatiale, l'Hyperloop… Elon Musk est sur tous les fronts. Mais celui qui est souvent décrit comme un génie montre des signes de faiblesse. Dans une interview accordée au New York Times, le patron de Tesla revient sur des derniers mois difficiles.

Pas de congé depuis 2001

« L’année écoulée a été l’année la plus difficile et la plus douloureuse de ma carrière (…) C’était atroce », affirme Elon Musk dans le quotidien. Le journaliste décrit ce natif d'Afrique du Sud comme « passant du rire aux larmes » au cours de la conversation, et s’étranglant à plusieurs reprises sous le coup de l’émotion.

Il travaille « 120 heures par semaine » en moyenne ces derniers temps pour résoudre « tous les problèmes de Tesla ». L’entrepreneur dit avoir besoin de prendre un peu de recul après une année « cauchemardesque ». « Je n’ai pas pris plus d’une semaine de congé depuis 2001 », année où il s’est retrouvé alité à cause de la malaria. Accro aux somnifères, il raconte avoir récemment travaillé trois ou quatre jours d’affilée, « au détriment de mes enfants et de mes amis ». Une vie privée sacrifiée, jusqu’à son anniversaire, qu’il a passé au bureau. Une confession livrée dans un filet de voix étranglée par l’émotion.

Problèmes de production pour Tesla

Il faut dire que les soucis s’accumulent sur pour le milliardaire. Il a dû jongler entre un tweet controversé qu’il a posté début août, suscitant une pagaille boursière, la révélation dans les médias d’enquêtes sur les informations concernant un des modèles de Tesla, ainsi que la plainte d’un ancien employé.

Tesla rencontre depuis son lancement d’importants problèmes de production conduisant à des retards de livraison. Elon Musk avait dans un premier temps affirmé vouloir produire 200.000 véhicules pour fin 2017, estimation ensuite révisée à 20.000 voitures. Le groupe en a au final produit 2.700 l’an dernier, rappelle le Wall Street Journal.

« Le pire est à venir »

« Je pensais que le pire était passé, je pensais que c’était fini », a assuré Elon Musk. « Le pire est passé d’un point de vue opérationnel » pour Tesla « mais du point de vue de la douleur personnelle, le pire est encore à venir. » Elon Musk s’en est également pris dans le journal aux investisseurs qui spéculent sur la baisse du cours de Tesla, expliquant qu’ils étaient responsables « d’une grande partie de son stress ».

Selon le journal américain, qui ne cite pas ses sources, Tesla tente de trouver un numéro deux afin de « soulager M. Musk de certaines pressions ». Le principal intéressé a assuré au New York Times qu’il ne comptait pas abandonner ses fonctions à la tête de Tesla. Avant d’ajouter : « Si vous connaissez des gens qui peuvent faire mieux, dites-le moi, s’il vous plaît. Ils peuvent me remplacer. Y a-t-il des gens ? Ils peuvent me remplacer maintenant ».