Argentine: Les pro avortements se déguisent en personnages de «Handmaid’s Tale»
DENONCIATION•Cape rouge et coiffe blanche pour faire pression sur les sénateurs qui doivent voter la réforme début août…Rachel Garrat-Valcarcel
Depuis plus d’un an, le phénomène The Handmaid's Tale ou, en français dans le texte, La Servante écarlate, influence grandement les mouvements féministes à travers le monde. En Argentine, c’est le mouvement pro avortement qui a récupéré les références de l’œuvre de Margaret Atwood. C’était mercredi, à Buenos-Aires, comme l'a repéré le site américain Mashable.
The Handmaid’s Tale est un roman dystopique sorti en 1985. Dans un monde où la fertilité s’est effondrée à cause de la pollution, l’auteure décrit des Etats-Unis tombés aux mains de fondamentalistes religieux qui asservissent les femmes, notamment celles encore fertiles. En 2017, l’œuvre a connu un retour sur le devant de la scène grâce à une série qui en est tiré, portée par Elisabeth Moss.
Un message de l’autrice
En Argentine, l’avortement n’est toujours pas légal. Après que l’ouverture de ce droit aux femmes a été votée par la chambre basse du Parlement, ce sera au Sénat de se prononcer, à partir du 8 août. Les féministes locales tentent donc de marquer les esprits. Elles ont pris une cape rouge et mis sur la tête une imposante coiffe blanche qui impose plus ou moins aux femmes à regarder leurs pieds quand elles marchent à l’extérieur : la tenue des femmes fertiles qui sont offertes à de riches familles infertiles.
Le patronage de The Handmaid’s Tale n’était pas que symbolique : les pro avortements argentines ont reçu un message de Margaret Atwood, qui soutient leur mouvement. Il a été lu lors de la manifestation : « Personne n’aime l’avortement, même quand il est sûr et légal. Aucune femme ne choisira ça pour passer un bon moment, le samedi soir. Mais personne n’aime que les femmes saignent à mort d’avortements illégaux. »
La série a marqué les esprits et ça n’est pas la première fois que l’imagerie de The Handmaid’s Tale est reprise dans des manifestations. Ça a été plusieurs fois le cas aux Etats-Unis. Et puis les manifestations liées à l’explosion des questions féministes avec #MeToo et #BalanceTonPorc, se sont aussi servies de l’image de la série à succès.