Commerce: La France fixe ses lignes rouges après la réunion Trump-Juncker
MONDIALISATION•L'exécutif n'entend pas négocier de nouvelles normes sur l'agriculture...20 Minutes avec AFP
La France a fixé ce jeudi ses lignes rouges au lendemain de la rencontre entre le président américain Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Cette rencontre visait à désamorcer la crise commerciale entre l’Europe et les Etats-Unis.
« La France a toujours dit qu’il fallait éviter une guerre commerciale parce qu’elle ne ferait que des perdants », a déclaré à l’AFP le ministre des Finances Bruno Le Maire, dans une brève réaction. « Il est donc bien de revenir au dialogue avec les Américains sur les questions commerciales », s’est-il félicité, tout en exigeant rapidement des « clarifications » sur les mesures adoptées par le président américain et celui de la Commission européenne à Washington.
« Une bonne discussion commerciale ne peut se faire que sur des bases claires et ne peut pas être conduite sous la pression », a souligné Bruno Le Maire, dont le ton contraste avec celui de Berlin, qui s’est félicité du résultat « constructif » de la réunion.
La France ne veut pas d’un nouveau TTIP
En premier lieu, le ministre a rejeté la possibilité d’un accord commercial global entre les Etats-Unis et l’UE, comme l’avait évoqué le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin dimanche dernier à l’issue de la réunion du G20 Finances de Buenos Aires. « Nous ne voulons pas entrer sur la négociation d’un grand accord dont nous avons vu les limites avec le TTIP », l’accord dont les discussions entre Bruxelles et l’administration de Barack Obama avaient échoué il y a deux ans, a-t-il prévenu.
Bruno Le Maire a exigé également que l’agriculture « reste en dehors du champ des discussions ». « Nous avons des normes sanitaires, alimentaires et environnementales élevées et des règles de production auxquelles nous sommes attachés parce qu’elles garantissent la protection et la sécurité de nos consommateurs », a-t-il rappelé.
Enfin, le ministre a demandé que « l’accès aux marchés publics américains fasse partie des discussions », considérant qu’ils sont aujourd’hui « largement fermés » aux entreprises européennes. « Chaque partie, les Américains comme les Européens, doit trouver son compte dans cette discussion », a-t-il assuré. Donald Trump et Jean-Claude Juncker ont annoncé une série de décisions dans l’agriculture, l’industrie et l’énergie dont la portée exacte reste cependant à confirmer.