ECONOMIETrump et Juncker désamorcent la crise entre Washington et l'UE

Guerre commerciale: Trump et Juncker désamorcent la crise entre Washington et l'Union européenne

ECONOMIEAprès sa rencontre avec le chef de l'exécutif européen, le président américain a salué une «nouvelle phase» dans les relations transatlantiques...
M.C. avec AFP

M.C. avec AFP

L'essentiel

  • Donald Trump a mis en avant la volonté commune d'aller à terme vers «zéro tarifs douaniers» dans les échanges industriels, sauf automobile.
  • Il a promis de «résoudre» la question des tarifs douaniers américains sur l'acier et l'aluminium européens, qui avaient mis le feu aux poudres.
  • Aucun nouveau tarif douanier ne devrait être imposé sur les importations de voitures européennes aux Etats-Unis.
  • La portée exacte des décisions reste cependant à confirmer et aucune échéance n'a été avancée.

C’est un « grand jour » pour le libre-échange, s’est félicité Donald Trump après sa rencontre avec le chef de l’exécutif européen Jean-Claude Juncker mercredi. Réunis à la Maison Blanche, les deux hommes ont désamorcé la crise née des tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis, annonçant une série de décisions dans l’agriculture, l’industrie et l’énergie dont la portée exacte reste cependant à confirmer.

Selon une source européenne, aucun nouveau tarif douanier ne sera imposé sur les importations de voitures européennes aux Etats-Unis, un dossier particulièrement sensible pour l’Allemagne. Le président américain a évoqué une « nouvelle phase » dans les relations entre Washington et Bruxelles après des mois de mises en garde et de menaces des deux côtés de l’Atlantique.

Mettant en avant leur volonté commune d’aller, à terme, vers la suppression totale des tarifs douaniers dans leurs échanges industriels, exception faite du secteur automobile, il a assuré que l’Union européenne allait commencer « presque immédiatement » à acheter « beaucoup de soja » aux producteurs américains. Il a par ailleurs promis de revoir la question des tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium européen, qui avait mis le feu aux poudres.

Réactions enthousiastes en Europe

Le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier, a immédiatement salué sur Twitter cette « percée » qui « peut éviter une guerre commerciale et sauver des millions d’emplois ».

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« L’économie mondiale tire avantage lorsque les pays s’engagent de manière constructive à résoudre leurs désaccords commerciaux sans avoir recours à des mesures exceptionnelles », a pour sa part réagi Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) qui met en garde depuis des mois contre le protectionnisme, qui peut faire dérailler la croissance mondiale.

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« Nous sommes parvenus à un accord aujourd’hui », a de son côté assuré Jean-Claude Juncker, qui a souligné la volonté de l’UE d’augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des Etats-Unis afin de diversifier ses approvisionnements en énergie.

« Renforcement » de la coopération sur l’énergie

Un peu plus tôt, au début du tête-à-tête dans le Bureau ovale, il avait insisté sur le fait que les Etats-Unis et l’UE, qui représentent la moitié du commerce mondial, étaient des « partenaires proches », des « alliés », pas des « ennemis ». Dans la soirée, Donald Trump a publié sur Twitter une photo des deux hommes s’embrassant, assurant que « de toute évidence », l’UE et les Etats-Unis « s’aiment ».

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Qualifié par le passé par le président américain d’homme « très intelligent » mais aussi « très dur », le dirigeant européen a évoqué mercredi « un renforcement de la coopération sur l’énergie ». Quelques heures plus tôt, depuis Johannesburg, en Afrique du Sud, le président chinois Xi Jinping lançait une mise en garde à son homologue américain, soulignant que personne ne sortirait « vainqueur » d’une guerre commerciale.

Preuve des turbulences liées au bras de fer engagé par le président américain : son administration a annoncé mardi une aide d’urgence de 12 milliards de dollars destinée aux agriculteurs touchés par les représailles aux tarifs douaniers décrétés par Washington visant la Chine, l’Union européenne ou encore le Canada.

Le milliardaire républicain a par ailleurs annoncé que les Etats-Unis et l’Union européenne allaient travailler de concert afin de réformer l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), évoquant en particulier, la Chine dans le viseur, le vol de propriété intellectuelle et le transfert forcé de technologies.