ENQUETESexe, flingues et politique... L'intriguant parcours de Maria Butina

Etats-Unis: Sexe, flingues et politique... L'intriguant parcours de Maria Butina

ENQUETECette ressortissante russe a été inculpée de «complot» visant à infiltrer des organisations politiques américaines...
Philippe Berry, avec AFP

Philippe Berry, avec AFP

Elle a 29 ans, une chevelure de feu et une passion pour les armes. Arrivée aux Etats-Unis avec un visa d’étudiante en 2016, cette ressortissante russe de 29 ans a été inculpée lundi pour avoir agi en tant qu'« agente non déclarée d’un gouvernement étranger ». Son but, selon l’acte d’accusation, était d’infiltrer des organisations politiques « en vue de promouvoir les intérêts de la Fédération de Russie ». Elle aurait notamment cherché à développer des relations avec le lobby des armes, la NRA, et la campagne de Donald Trump.

Elle est arrivée comme étudiante

Maria Butina arrive aux Etats-Unis en 2016 avec un visa d’étudiant F-1. Elle s’inscrit en master à l’American University de Washington. En Russie, elle avait fondé une organisation pro-armes, le « Droit aux armes ». Originaire de Barnaul, en Sibérie, elle pose souvent sur Facebook et Twitter en brandissant un fusil ou un pistolet.

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Multiples contacts avec le lobby des armes

Les enquêteurs s’intéressent à ses multiples contacts avec des responsables de la National Rifle Association (NRA), le premier lobby des armes américain. Des contacts qu’elle ne cachait pas puisque des photos circulent largement sur la Toile. On la voit avec l’ancien président de la NRA, David Keene, le gouverneur républicain du Wisconsin, Scott Walker. Elle a aussi rencontré son, Wayne Lapierre. Selon les médias américains, le procureur spécial Robert Mueller cherche à déterminer si une partie des 30 millions de dollars investis par la NRA dans la campagne de Donald Trump venait de Russie.

Associée à un banquier russe et à un mystérieux oligarque

Elle est souvent accompagnée d’un haut responsable du gouvernement russe, identifié par la presse américaine comme Alexandre Torchine. Ce responsable politique et banquier proche du président Poutine est sous le coup de sanctions américaines depuis avril. Il serait également « membre à vie » de la NRA. Selon le procureur, Maria Butina était également en contact avec un « riche businessman appartenant à l’oligarchie russe ». Ce dernier n’est pas identifié mais sera proche de Poutine. Dans ses conversations, elle fait référence à son « funder » (donateur/investisseur). A Washington, elle a également été photographiée avec un diplomate russe soupçonné d’être un espion du FSB, l’organisation qui a succédé au KGB.

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Le sexe comme arme d’infiltration

Selon l’acte d’accusation, la jeune Russe a entretenu une relation avec un Américain de 56 ans via lequel elle a « eu accès à un vaste réseau d’Américains » connectés politiquement. Selon CNN, il s’agit de Paul Erickson, qui gravite autour du parti républicain depuis les années 90. C’était « un aspect nécessaire de ses activités », selon le procès-verbal, mais dans ses correspondances, elle a exprimé son « mépris » pour cet individu.

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Elle aurait également « proposé une relation sexuelle en échange d’un poste dans une organisation » à une autre personne. L’un de ses correspondants lui dit en plaisantant qu’elle « fait mieux qu’Anna Chapman », une Russe arrêtée aux Etats-Unis en 2010 pour espionnage, qui avait été expulsée dans la foulée dans le cadre d’un échange de prisonniers entre Washington et Moscou.

Question à Trump et brève rencontre avec son fils

En visite aux Etats-Unis mi-2015, lors d’un événement auquel participait le candidat Trump, elle lui pose une question sur les relations avec la Russie, et lui demande s’il continuerait la politique de sanctions imposées par Barack Obama. « Je pense que je m’entendrais très bien avec Poutine, et je ne pense pas qu’on ait besoin des sanctions », répond-il.

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En mai 2016, Torchine et Butina ont ensuite rencontré Donald Trump Jr., le fils aîné du président américain, lors d’un événement organisé par la NRA pendant la campagne électorale. Selon le New York Times, les deux ressortissants russes auraient tenté d’établir des canaux de communication non-officiels pour organiser une rencontre entre le candidat républicain et Vladimir Poutine – qui n’a jamais eu lieu. Arrêtée lundi alors qu’elle avait fait ses valises, elle a été placée en détention provisoire car le gouvernement américain juge qu’elle présente un risque de fuite.