DIPLOMATIEAccueilli en grande pompe, Trump humilie Theresa May dans la presse

Brexit: Accueilli en grande pompe, Donald Trump humilie Theresa May dans la presse

DIPLOMATIEEn visite au Royaume-Uni, le président américain a prévenu qu'il n'y aurait pas d'accord de libre-échange si Londres maintient une relation avec l'UE...
Philippe Berry

P.B. avec AFP

Des sourires au dîner mais un coup de poignard dans la presse. Donald Trump a douché les espoirs de la Première ministre britannique Theresa May : il n’y aura pas d’accord de libre-échange avec Washington si elle maintient une relation économique étroite avec l’UE après le Brexit, un nouveau coup de canif à la « relation spéciale » avec Londres.

« S’ils font un tel accord, nous traiterions avec l’Union européenne au lieu de traiter avec le Royaume-Uni, cela tuera probablement l’accord » que Londres souhaite ardemment conclure avec Washington, a-t-il prévenu dans une interview accordée au tabloïd britannique The Sun. Le président américain a enfoncé le clou, estimant que l’ex-ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, potentiel challenger de Theresa May, qui a démissionné en raison d’un Brexit jugé trop mou, ferait « un grand Premier ministre ».

May n’a pas écouté les conseils de Trump

Le gouvernement britannique a présenté jeudi les détails de son plan sur la future relation entre le Royaume-Uni et l’UE après le Brexit en mars 2019, qui prévoit de mettre en place une nouvelle « zone de libre-échange pour les biens », destinée à maintenir un commerce « sans friction » avec les 27 membres de l’UE. Un projet qui a provoqué la démission de deux ministres.

Dans cet entretien accordé avant son arrivée jeudi après-midi au Royaume-Uni pour une visite officielle, Donald Trump a regretté que Theresa May n’ait pas écouté son conseil de se montrer plus dure dans les négociations avec Bruxelles. « Je l’aurais fait très différemment. J’ai en fait dit à Theresa May comment le faire mais elle n’était pas d’accord », a-t-il dit.

Rencontre avec Poutine lundi

C’est une claque pour la cheffe de l’exécutif qui tente de rasseoir son autorité sur son parti conservateur divisé sur le Brexit. Theresa May a insisté sur la force du lien transatlantique, malgré une série d’accrocs depuis l’arrivée au pouvoir du milliardaire, en accueillant le président et son épouse Melania pour un dîner de gala à Blenheim, près d’Oxford, jeudi soir.

Après cette visite officielle, le couple présidentiel passera le week-end en privé en Écosse, où Donald. Trump possède deux golfs, avant un sommet bilatéral historique avec le président russe Vladimir Poutine, lundi à Helsinki.