MONDEPoutine et Trump vont se rencontrer pour un sommet bilatéral cet été

Poutine et Trump vont se rencontrer pour un sommet bilatéral cet été

MONDELa dernière rencontre bilatérale entre présidents des deux pays remonte à juillet 2009...
M.C. avec AFP

M.C. avec AFP

Ce n'était pas arrivé depuis près de 10 ans. Vladimir Poutine et Donald Trump vont se retrouver prochainement «dans un pays tiers» pour leur premier sommet bilatéral afin de tenter de relancer les relations tombées au plus bas entre la Russie et les Etats-Unis. La dernière rencontre bilatérale entre présidents des deux pays remontait à juillet 2009 et au sommet entre Barack Obama et Dmitri Medvedev.

Ce sommet aura lieu «dans un pays tiers», «très pratique à la fois pour la Russie et pour les Etats-Unis», a déclaré mercredi le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, à l'issue d'une visite à Moscou du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton. «Il semble qu'on va probablement se rencontrer dans un avenir pas trop lointain», a confirmé depuis Washington le président américain, en attendant un compte-rendu de son conseiller. Le sommet pourrait se tenir en juillet, à Vienne ou Helsinki.

«Peut-être que cela aboutira à des choses positives»

Affirmant son intention d'évoquer notamment les crises en Syrie et en Ukraine avec son homologue, il s'est montré prudemment optimiste: «Peut-être que cela aboutira à des choses positives», «beaucoup de bonnes choses peuvent intervenir lorsqu'on rencontre les gens».

Donald Trump avait mandaté son conseiller à Moscou pour poser le cadre de ce sommet très attendu visant à réchauffer des relations qui n'ont jamais été aussi mauvaises depuis la Guerre froide, empoisonnées par le conflit syrien, la crise ukrainienne et les accusations d'ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016.

Malgré ses promesses de campagne de rapprochement avec Moscou, Donald Trump n'a jusqu'ici rencontré son homologue russe qu'en marge de réunions internationales, la dernière fois en novembre au Vietnam.

«Les relations russo-américaines ne sont pas au meilleur de leur forme»

John Bolton a été reçu quasiment avec les honneurs réservés aux chefs d'Etat par le président russe, sous les ors du Kremlin, pour un entretien pendant lequel les deux hommes ont multiplié les amabilités.

Sa visite «donne l'espoir que nous pouvons faire ne serait-ce que de premiers pas pour rétablir des relations complètes entre nos Etats», a insisté Vladimir Poutine, très souriant. «Il faut malheureusement constater que les relations russo-américaines ne sont pas au meilleur de leur forme», a-t-il ajouté, estimant qu'il s'agissait du «résultat d'une âpre lutte politique interne aux Etats-Unis». «La Russie n'a jamais aspiré à la confrontation», a-t-il assuré.

Selon Iouri Ouchakov, le sommet aboutira à une «déclaration commune qui pourrait souligner les prochaines étapes des deux parties pour améliorer les relations bilatérales».

Trump «dira clairement qu'il est inacceptable de s'immiscer dans nos élections»

Sans «exclure» des «accords concrets», John Bolton a expliqué devant la presse qu'il s'agissait surtout de renouer le dialogue «dans les intérêts» des Etats-Unis et «en dépit des critiques politiques», alors que l'enquête sur les accusations d'ingérence russe et des soupçons de collusion entre le Kremlin et l'équipe de campagne du candidat Trump empoisonnent la présidence du milliardaire républicain.

Lors de ce sommet, Donald Trump «dira clairement qu'il est totalement inacceptable de s'immiscer dans nos élections», a assuré le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo lors d'une audition parlementaire à Washington.

Pour mettre les points sur les «i» alors que des parlementaires américains et des pays alliés des Etats-Unis s'inquiètent d'éventuelles concessions à Vladimir Poutine, le chef de la diplomatie américaine a aussi réaffirmé que Washington «rejetait» l'annexion de la Crimée par la Russie, l'intervention dans l'est de l'Ukraine et l'occupation partielle de la Géorgie.

Le sommet devrait également permettre d'aborder les questions du désarmement, alors qu'aussi bien Moscou que Washington ont tenu ces derniers mois des déclarations martiales sur le renforcement de leurs capacités militaires.