RENOMMEEAprès 27 ans de discussions, la Macédoine accepte de changer de nom

«Macédoine du Nord»: Après 27 ans de discussions, la Macédoine accepte de changer de nom

RENOMMEELa Grèce ne tolérait pas que son voisin prenne le nom de sa province septentrionale et s’arroge la splendeur des deux grands rois de Macédoine antique...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Appelez-la « République de Macédoine du nord ». Athènes et Skopje sont finalement arrivés mardi à un accord sur le nom de la Macédoine, après une querelle longue de 27 ans. Cette sortie de crise relance l’adhésion de la petite ex-République yougoslave à l’Union européenne et à l’Otan.

Au terme d’un marathon diplomatique entamé l’an dernier qui a été conclu mardi lors de deux entretiens téléphoniques, les Premiers ministres Alexis Tsipras et Zoran Zaev ont pu annoncer l’accord au centre duquel se trouve le nouveau nom. Alexis Tsipras, en allant le présenter au chef de l’Etat grec Procope Pavlopoulos, s’est félicité d’un « bon accord qui couvre toutes les conditions posées par la Grèce ».

Skopje accepte de modifier sa Constitution, en échange de la possibilité de garder le nom de Macédoine assorti d’une référence géographique. Zoran Zaev a salué « une solution historique après deux décennies et demie » de querelles.

Un référendum à l’automne

L’accord n’est cependant pas définitif et doit encore être ratifié par le Parlement macédonien puis soumis à un référendum à l’automne. Elle sera ensuite ratifiée par le Parlement grec, une fois l’acceptation définitivement actée chez son voisin du nord.

Depuis l’indépendance de l’ancienne République yougoslave en 1991, la question du nom de la Macédoine a été un âpre sujet de discussion de part et d’autre de la frontière, attisé régulièrement au gré du plus ou moins grand nationalisme des gouvernements en place. La Grèce ne tolérait pas que son voisin prenne le nom de sa province septentrionale et s’arroge la splendeur et les hauts faits des deux grands rois de Macédoine antique, Philippe II et son fils Alexandre le Grand.

L’enjeu d’un sommet européen fin juin

En conséquence, Athènes ne reconnaissait officiellement l’Ancienne République yougoslave de Macédoine que sous cet acronyme (ARYM), tout comme Berlin ou Paris, tandis que plus de 140 pays dont la Russie, les Etats-Unis, la Chine ou le Royaume-Uni avaient accepté « Macédoine ».

Pour accentuer la pression, Athènes avait mis son veto à toute tentative de Skopje de rejoindre l’Otan et l’UE. L’immense enjeu du règlement pour la Macédoine est donc de décrocher un feu vert au sommet européen de fin juin pour entamer des négociations d’adhésion avec l’UE et d’obtenir une invitation à rallier l’Otan au sommet de l’Alliance des 11 et 12 juillet.