Rencontre Trump-Kim: Ces autres poignées de mains qui ont marqué l'histoire
MONDE•Des images qui ont leur place dans les manuels scolaires...20 Minutes avec AFP
L’image était encore inimaginable il y a quelques mois. Donald Trump et Kim Jong-un se sont rencontrés mardi, pour échanger une poignée de main qui s’inscrit, quelle que soit l’issue du sommet, directement dans l’histoire. De Sadate et Begin à Kim Jong-un et Moon Jae-in, voici quelques poignées de mains marquantes entre adversaires (on a fait l’impasse sur les « bras de fer » de Donald Trump avec d’autres dirigeants depuis sa prise de fonction).
27 avril 2018 : Kim Jong-un et Moon Jae-in
Quelques semaines avant le sommet Kim-Trump à Singapour, le dirigeant nord-coréen échange une poignée de main avec le président sud-coréen sur la Ligne de démarcation militaire qui divise la Corée.
Kim Jong-un est à cette occasion le premier dirigeant nord-coréen à fouler le sol sud-coréen depuis la guerre de Corée (1950-1953). Moon Jae-in passe même, à l’invitation impromptue de Kim Jong-un, brièvement du côté nord de la frontière. Cette rencontre de plusieurs heures entre les deux hommes concrétise la détente qui s’est emparée de la péninsule depuis la participation de la Corée du Nord aux jeux Olympiques d’hiver organisés au Sud en février.
10 décembre 2013 : Obama et Raul Castro
En Afrique du Sud, le président américain Barack Obama provoque la surprise en donnant une poignée de main à son homologue cubain Raul Castro lors des obsèques de Nelson Mandela.
Dans le stade de Soweto, Barack Obama, qui se dirige vers la tribune pour prononcer un discours, serre les mains des dignitaires présents sur son chemin, dont Raul Castro. Les images diffusées par la télévision sud-africaine montrent qu’ils échangent aussi quelques mots.
Alors que les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques officielles en 1961 et entretiennent depuis une longue histoire d’hostilité mutuelle, ce geste non programmé sera suivi un an plus tard par un rapprochement inattendu entre les anciens ennemis, puis par la reprise officielle des relations diplomatiques.
27 juin 2012 : Elisabeth II et McGuinness
L’une des images les plus emblématiques du processus de paix en Irlande du Nord est celle de la poignée de main échangée dans un théâtre de Belfast entre la reine Elisabeth II et l’ancien commandant de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) Martin McGuinness.
Après avoir combattu la domination britannique pendant les 30 ans de « troubles » en Irlande du Nord, McGuinness était devenu un négociateur majeur de l’accord de paix du Vendredi Saint en 1998, et l’un des principaux artisans du désarmement du mouvement clandestin en 2005.
13 septembre 1993 : Arafat et Rabin
A Washington, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le leader de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat, les deux ennemis jurés, scellent sous l’œil du président Bill Clinton leur difficile union. Ce jour-là, sur la pelouse de la Maison Blanche, la Déclaration de principes sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans, secrètement négociée à Oslo, vient d’être paraphée.
Bill Clinton se tourne alors vers Yitzhak Rabin et lui serre la main, puis il serre celle de Yasser Arafat, de l’autre côté. Le dirigeant palestinien, qui s’est un peu incliné pour ce geste, poursuit son mouvement et tend une main, visiblement hésitante, au Premier ministre israélien. Après un court instant d’hésitation, celui qui fut de toutes les batailles contre les Palestiniens saisit cette main tendue, déclenchant les applaudissements et les cris du public. Aujourd’hui, le règlement du conflit israélo-palestinien est toujours dans l’impasse.
19 novembre 1977 : Sadate et Begin
Le président égyptien Anouar el-Sadate est le premier chef d’Etat arabe à se rendre en Israël depuis la fondation de l’Etat en 1948 et après quatre guerres israélo-arabes. Il arrive à l’aéroport de Lod, près de Tel-Aviv, pour une visite de 43 heures. Au bas de l’avion l’attendent son homologue israélien Ephraïm Katzir et le Premier ministre Menahem Begin. Les trois hommes se serrent la main, presque invisibles derrière une cohue de photographes et de gardes du corps.
Ce voyage historique à Jérusalem ouvrira la voie aux accords de Camp David qui aboutiront en mars 1979 à la signature du traité de paix israélo-égyptien, le premier conclu entre Israël et l’un de ses voisins. Très critiqué dans son propre pays, Anouar el-Sadate sera assassiné en 1981 par des islamistes.