SINGAPOUR«Excitation dans l'air», mais peu d'illusions avant le sommet Trump-Kim

Rencontre Trump-Kim: De l'«excitation dans l'air», mais peu d'illusions sur les résultats

SINGAPOURLe sommet, qui offre une visibilité internationale au leader nord-coréen, est vu comme une concession de taille de la part des Etats-Unis...
M.C.

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L'essentiel

  • Donald Trump a assuré miser sur son instinct et ses talents autoproclamés de négociateur hors pair.
  • Mais pour beaucoup, cette rencontre est avant tout une victoire pour Pyongyang.
  • Aucun des précédents accords conclu n'a été appliqué.

Derniers tours d’échauffement avant le face-à-face. Donald Trump et Kim Jong-un affûtaient lundi à Singapour leur stratégie à la veille de leur sommet historique, en quête d’un difficile compromis sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.

« Heureux d’être à Singapour, excitation dans l’air ! », a tweeté en début de journée le président des Etats-Unis, qui se trouve pour la première fois, depuis dimanche, dans la même ville que le dirigeant nord-coréen.

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Lundi, Donald Trump doit rencontrer le Premier ministre singapourien Lee Hsien Loong, comme Kim Jong-un la veille, pour une visite de courtoisie à l’hôte du sommet. Et des diplomates des deux pays ennemis se sont réunis dès le matin pour les derniers préparatifs pour le tête-à-tête sans précédent, qui aura lieu mardi matin dans un hôtel de luxe de la cité-Etat asiatique.

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De la légitimité au régime de Kim Jong-un, sans grand espoir de résultats

Les regards du monde entier sont tournés vers Singapour avec une même interrogation : le président américain, 71 ans, qui a accepté à la surprise générale de rencontrer l’héritier de la dynastie des Kim, de plus de trente ans son cadet, réussira-t-il là où tous ses prédécesseurs ont échoué ?

« Cela fait 25 ans que la Corée du Nord essaie d’obtenir une rencontre avec un président américain en exercice », explique Boris Toucas, chercheur invité au Center for Strategic and International Studies à Washington. Le sommet, qui offre une visibilité internationale au leader d’un régime ultra-fermé dont les déplacements à l’étranger se comptent sur les doigts d’une main, est donc déjà vu comme une concession de taille de la part des Etats-Unis.

« Trump ne semble pas savoir que cette première rencontre entre le président américain et le dictateur de la Corée du Nord n’est pas une prouesse pour les Etats-Unis. C’est une énorme victoire pour Pyongyang », écrit ainsi le Washington Post, selon qui cette rencontre et la photo qui l’accompagnera donnent de la légitimité au régime de Kim Jong-un, sans grand espoir de résultats en retour.

Aucun des accords précédents n’a été appliqué

En jeu, les ambitions atomiques de Pyongyang, sous le coup de sanctions internationales draconiennes. Dans un compte-rendu du déplacement de l’homme fort de Pyongyang, l’agence nord-coréenne KCNA a évoqué l’avènement d’une « ère nouvelle », confirmant que la dénucléarisation mais aussi « un mécanisme de maintien de la paix permanent et durable dans la péninsule coréenne » seraient au menu du sommet.

Mais l’exigence américaine bute depuis des années sur la résistance opiniâtre des Nord-Coréens. En 1994 puis en 2005, des accords avaient été conclus mais aucun d’entre eux n’a jamais été réellement appliqué, et la Corée du Nord a multiplié depuis 2006 les essais nucléaires et balistiques, jusqu’à la dangereuse escalade de l’an dernier.

Cette encore, les ingrédients d’un éventuel accord sont, à de nombreux égards, les mêmes que par le passé : une dénucléarisation progressive en échange d’un soutien économique, de garanties de sécurité pour le régime reclus et d’un traité de paix mettant formellement fin à la guerre de Corée (1950-53).