Sénégal: La mort d'un étudiant après de violentes manifestations embrase les universités
VIOLENCES•Le jeune homme de 25 ans aurait été « tué par balle » selon des sources estudiantines…20 Minutes avec agences
Des manifestations violentes ont éclaté ce mardi dans plusieurs universités après la mort d’un étudiant à l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis ( Sénégal).
Lors d'« échauffourées » avec les forces de l’ordre, le jeune homme de 25 ans a été gravement touché, avant de succomber à ses blessures après les affrontements, selon le ministre de l’Intérieur sénégalais.
Protestation des étudiants
Une autopsie a été ordonnée pour déterminer les causes du décès de l’étudiant en lettres. « C’est avec une profonde émotion que je présente mes condoléances à la famille du défunt », a déclaré le président Macky Sall sur Twitter. « J’ai instruit le gouvernement de faire toute la lumière et de situer les responsabilités ».
Les forces de l’ordre avaient été appelées ce lundi pour « sécuriser les restaurants universitaires » après « un mot d’ordre de 48 heures de restauration gratuite (Journées sans tickets) » lancé par une association étudiante. Cette dernière entendait « protester contre le retard du paiement des bourses », selon le rectorat.
L’université vandalisée
Après la mort du jeune homme, des étudiants ont saccagé le bâtiment abritant la direction des œuvres universitaires et le siège du rectorat de l’UGB. Dans l’université, divers débris jonchaient le sol au milieu de documents administratifs vandalisés, de portes et vitres brisées, après le passage des étudiants.
En signe de solidarité, des étudiants ont manifesté dans au moins quatre des cinq universités publiques du Sénégal. À Dakar, des étudiants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre et sur des voitures passant à proximité, brisant plusieurs pare-brise et occasionnant un énorme bouchon sur un axe majeur de la ville.
« Usage excessif de la force » selon les associations
L’étudiant de Saint-Louis a été tué « par balle », affirment des sources estudiantines, selon lesquelles « plus de 20 étudiants » ont été blessés dans les affrontements. Un syndicat de l’enseignement supérieur a appelé ce mercredi à la démission du recteur de l’université de Saint-Louis.
La Ligue sénégalaise des droits humains, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme et Amnesty International Sénégal ont, dans un communiqué commun, « condamné l’usage excessif de la force par les forces de sécurité ». Les trois ONG ont déploré les « retards récurrents dans le paiement des bourses », « principale cause de la violence dans les universités ».