Italie: Les deux partis antisystème se sont mis d’accord sur un gouvernement et un Premier ministre
LÉGISLATIVES•Le futur exécutif sera le premier gouvernement antisystème d’Italie, et même d’Europe occidentale…20 Minutes avec agences
Les deux partis antisystème italiens ont trouvé un accord. Le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue se sont accordés ce dimanche au soir sur un programme de gouvernement et le nom du Premier ministre.
Le leader du M5S Luigi Di Maio a déclaré qu’il avait passé « un bref coup de téléphone au secrétaire général de la présidence (de la République italienne) » pour annoncer que lui et le chef de la Ligue Matteo Salvini étaient prêts à rendre compte dès lundi de leur accord.
Une « tierce personne » comme Premier ministre ?
Le nom du nouveau Premier ministre devra être validé par le chef de l’État, Sergio Mattarella. Ce sera « un politique et non un technicien », a indiqué le leader du M5S après deux jours de négociations avec la Ligue. Selon les médias, il devra s’agir d’une « tierce personne » n’appartenant ni à la Ligue ni au M5S, capable de faire autorité sur le plan international et de rendre compatible avec Bruxelles la tonalité eurosceptique du futur exécutif.
Plusieurs noms sont avancés pour l’instant : l’économiste Guido Tabellini, 62 ans, l’actuelle secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères Elisabetta Belloni, 59 ans, Michele Geraci, 50 ans, professeur d’économie à Shanghai ou encore le président d’une société italienne de construction navale, Giampiero Massolo, 63 ans.
Retraite et immigration
Plus de deux mois après les législatives qui n’ont dégagé aucune majorité claire au Parlement, la Ligue et le M5S ont trouvé des points de convergence pour former le premier gouvernement antisystème italien. Ils ont passé au crible une vingtaine de points essentiels, comme le retour sur la réforme retardant l’âge de la retraite, qui doit passer à 67 ans en 2019.
Un compromis aurait aussi été trouvé sur un report à 2019 du revenu de citoyenneté, une idée forte du M5S, ainsi que sur une reconfiguration de la « flat tax » voulue par la Ligue. Selon le M5S, ce taux d’imposition unique de 15 % pour les Italiens pèserait trop lourdement sur les comptes publics.
Le dossier le plus sensible est sans doute celui de l’immigration, « l’approche de la Ligue étant plus musclée que celle du M5S », selon les médias.