Canada: Les députés demandent au pape des excuses pour le traitement des enfants autochtones
EGLISE•Des « mauvais traitements sur les plans spirituel, culturel, émotionnel, physique et sexuel » auraient été commis sur les enfants « dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique »…20 Minutes avec agences
Ils demandent « des excuses papales officielles pour le rôle qu’a joué l’Église catholique canadienne dans la mise en place, les opérations et les sévices des pensionnats autochtones ».
Les députés canadiens ont adopté mardi une motion demandant au pape François de s’excuser personnellement auprès des enfants autochtones canadiens, arrachés à leur famille et victimes d’abus sexuels dans des pensionnats catholiques. Deux-cent-soixante députés ont voté pour et 10 contre cette motion invitant le pape à se conformer à une des conclusions en 2015 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Un « génocide culturel »
La Commission avait demandé « au pape de présenter, au nom de l’Eglise catholique romaine, des excuses aux survivants, à leurs familles ainsi qu’aux collectivités concernées pour les mauvais traitements sur les plans spirituel, culturel, émotionnel, physique et sexuel que les enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont subis dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique ». Au total, plus de 150.000 jeunes ont ainsi été placés de force dans ces établissements de la fin du XIXe siècle aux années 1970.
Après avoir entendu pendant six ans les témoignages de près de 7.000 anciens élèves, dont nombre d’entre eux avaient été soumis à de mauvais traitements ou à des sévices sexuels, la commission avait même conclu à un « génocide culturel ».
Déjà une fin de non-recevoir
Il y a un mois, le Premier ministre Justin Trudeau s’était dit « très déçu » de la fin de non-recevoir adressée par l’Eglise, alors qu’il avait déjà invité l’an dernier le pape François à se rendre au Canada pour présenter des excuses aux peuples autochtones.
« Après avoir examiné attentivement la demande » d’excuses formelles de l’Eglise, le pape « était d’avis qu’il ne peut pas y répondre personnellement », avait écrit Mgr Lionel Gendron, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, dans une lettre adressée aux peuples autochtones.