Brexit: La Grande-Bretagne pourrait créer son propre système de navigation par satellite
ESPACE•Le gouvernement britannique craint de ne pas avoir accès au projet de satellite européen Galileo après le Brexit. Il envisage donc de créer son propre système…20 Minutes avec agences
Brexit oblige, la Grande-Bretagne va étudier le développement et le lancement de son propre système de navigation par satellite, a annoncé ce mardi Downing Street. Son rôle dans le projet de satellite européen Galileo est en effet remis en question depuis l’annonce de sa sortie de l’Union européenne.
La Première ministre Theresa May a créé un groupe d’experts en ingénierie et en aérospatiale, dirigé par l’Agence spatiale britannique, « pour développer des options pour un système britannique de navigation mondiale par satellite, qui guiderait les missiles et alimenterait les satellites de navigation ». Son lancement est souhaité pour le milieu des années 2020.
La Grande-Bretagne veut pouvoir utiliser Galileo
L’Union européenne a indiqué que les entreprises britanniques pourraient être empêchées de répondre à des appels d’offres pour des contrats relatifs à Galileo. Ce système de satellite à 10 milliards d’euros a été développé pour rivaliser avec le GPS américain et devrait être pleinement opérationnel en 2026.
Or, la Grande-Bretagne, qui a joué un rôle majeur dans son développement, veut continuer à participer en tant que membre à part entière de Galileo, même après avoir quitté l'UE en mars 2019.
Mais l’Europe ne semble pas de cet avis. Elle a d’ailleurs décidé de déplacer l’une des bases de contrôle par satellite de Galileo de Grande-Bretagne vers l’Espagne afin de « préserver la sécurité ».
Un accès limité à Galileo proposé par l’UE
La Grande-Bretagne pourra utiliser le signal ouvert de Galileo, mais ses forces armées et ses services d’urgence pourraient se voir refuser l’accès au système crypté lorsqu’il sera opérationnel en 2026.
« Nous voulons un accès complet à Galileo, y compris les éléments de sécurité cruciaux qui aideront à guider les missiles britanniques, s’ils sont nécessaires pour nous maintenir tous en sécurité, a déclaré une source à Downing Street. Mais si nous n’avons pas d’accès, nous trouverons une alternative. »
Le ministre britannique des Entreprises, Greg Clark, a écrit à la Commission européenne le mois dernier pour exprimer ses inquiétudes concernant l’éventuelle exclusion britannique des éléments sécurisés après le Brexit.
Un enjeu financier majeur pour l’économie britannique
Selon une récente analyse gouvernementale, l’absence d’un système de navigation par satellite pourrait coûter à l’économie britannique un milliard de livres par jour, la défense, les infrastructures nationales et les services d’urgence étant tous tributaires de la technologie.
La Grande-Bretagne est un leader mondial de la technologie satellitaire, construisant 40 % des petits satellites du monde et un satellite de télécommunications sur quatre.