Trois jours d'une visite d'Etat, du faste et des embrassades. L'offensive de charme d'Emmanuel Macron pour tenter d'obtenir des concessions de Donald Trump a parfois semblé tourner à l'avantage de l'Américain, qui n'a rien lâché sur le fond mais a donné le ton sur la forme.

Souvent tactile avec ses hôtes, le président français s'est cette fois fait largement dépasser par les gestes d'affection enthousiastes - et parfois même embarrassants - de son homologue.

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Un «body langage» à l'avantage de Trump

Le Washington Post a publié en Une mercredi une photo de Donald Trump qui entraîne énergiquement son hôte en le tenant par la main, rappelant un peu un père pressé avec son fils.

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Diversement interprétée, la scène a souvent été jugée un peu humiliante pour le Français. Et l'analyse de ce «body langage» informe la capacité de la France à peser face aux Etats-Unis sur leurs nombreux sujets de désaccords, en tête l'accord nucléaire sur l'Iran.

L'effet visuel est exactement à l'inverse de mai 2017, quand le Français avait suscité le buzz pour sa poignée de main musclée avec l'Américain. Le président Macron en avait alors clairement fait un instrument diplomatique.

«Pas de petites concessions»

«Il faut montrer qu'on ne fera pas de petites concessions, même symboliques, mais ne rien surmédiatiser non plus», avait-il lancé. Mardi, juste avant de poser devant les photographes dans le Bureau ovale, le président américain s'écrie: «Nous avons une relation très spéciale. D'ailleurs je vais lui enlever quelques pellicules. Vous en avez un peu». Et d'épousseter de l'index la veste du Français surpris, qui finit par rire. L'image est passée en boucle sur les télés.

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«Durant ce voyage, Trump devient le mâle dominant et Macron se laisse dominer», tranche un éditorialiste du Washington Post. Pour le New York Times et le Spiegel, le Français se sert de cette amitié d'une manière calculée pour obtenir des concessions, mais avec un succès douteux.

«Macron utilise cette relation pour se présenter comme le leader de l'Europe et restaurer la place de la France à l'international (...) mais savoir si ces manifestations ont un impact sur Trump n'est pas clair», écrit le Spiegel.

Une «condescendance croissante mais subtile de Trump envers Macron»

Thomas Snegaroff, un expert français des Etats-Unis, ne semble pas non plus convaincu. «Depuis deux jours, on ne cesse de vanter le talent de Macron qui a pigé qu'il fallait flatter sans cesse Trump pour parvenir à ses fins. J'ai l'impression qu'on peut dire que l'inverse est vrai», écrit-il sur Twitter.

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Même analyse du professeur Corentin Sellin, qui y voit une «condescendance croissante mais subtile de Trump envers le président Macron» et un «revers pour la main tendue» du Français.

Il note, sur Twitter, que nombre d'analystes américains font le parallèle avec la relation George W. Bush - Tony Blair et le pari du Premier ministre britannique de «se singulariser auprès d'un dirigeant américain unilatéraliste honni en Europe pour se positionner comme meilleur allié et obtenir des concessions "uniques"».

Mais attention aux conclusions hâtives. «La seule mesure de la réussite du pari avec Trump sera sa décision le 12 mai sur l'Iran et son choix de déchirer ou non un accord obtenu de haute lutte par Barack Obama et ses alliés européens», ajoute-t-il.