COREELa rencontre entre Kim et Moon s'annonce «particulièrement difficile»

Sommet intercoréen: Une rencontre «particulièrement difficile», réglée dans les moindres détails

COREEKim Jong-un deviendra vendredi le premier dirigeant nord-coréen à fouler le sol sud-coréen depuis la fin de la Guerre de Corée il y a soixante-cinq ans...
M.C. avec AFP

M.C. avec AFP

L’événement s’annonce hautement symbolique : vendredi, Kim Jong-un devrait devenir le premier dirigeant nord-coréen à fouler le sol sud-coréen depuis la fin de la Guerre de Corée il y a soixante-cinq ans. Ce sommet entre les dirigeants du Nord et du Sud sera seulement le troisième du genre, après deux réunions intercoréennes à Pyongyang en 2000 et 2007. Il doit aussi être le précurseur d’un autre face-à-face historique très attendu, entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump.

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Tout a été réglé dans les moindres détails, de la poignée de main entre les deux hommes sur la ligne en béton qui marque la frontière entre les deux Corée dans la Zone démilitarisée, aux mets qui seront servis pour l’occasion : des nouilles nord-coréennes, du saint-pierre qui rappellera la ville portuaire de Busan, où est né Moon Jae-in, ou une interprétation locale du rösti suisse, en souvenir du pays où Kim Jong-un a fait ses études.

« Rien ne sera aisé »

La question de l’arsenal nucléaire nord-coréen devrait figurer parmi les sujets prioritaires, mais rien ne sera aisé, a prévenu le directeur du secrétariat de la présidence sud-coréenne, Im Jong-seok. « Parvenir à un accord sur la dénucléarisation au moment où les programmes nucléaire et d’ICBM nord-coréens ont considérablement avancé sera différent par nature des accords de dénucléarisation conclus dans les années 1990 et au début des années 2000. »

« C’est ce qui rend ce sommet particulièrement difficile », a-t-il poursuivi. « Le plus délicat sera de voir à quel niveau les deux dirigeants seront capables de s’accorder sur la volonté de dénucléarisation » du Nord et comment « ceci sera couché sur le papier ». Dans le passé, le concept de « dénucléarisation de la péninsule » a pu signifier pour Pyongyang le départ des 28.500 militaires américains stationnés au Sud et le retrait du parapluie nucléaire américain, toutes choses impensables pour Washington.

La question des familles divisées par la guerre pourrait être discutée

D’après Séoul, les deux dirigeants pourraient aussi aborder la question d’un traité de paix pour mettre formellement un terme à la Guerre de 1950-1953. Le conflit s’était achevé sur un simple armistice si bien que les deux pays sont toujours techniquement en guerre.

La reprise des réunions de familles divisées par la guerre pourrait également être discutée. Moon Jae-in a aussi fait savoir au Premier ministre japonais Shinzo Abe qu’il évoquerait le problème de ses ressortissants enlevés par des agents nord-coréens dans le but de former les espions de Pyongyang, question très sensible à Tokyo.

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Après s’être retrouvés, les deux dirigeants iront à pied vendredi jusqu’à la Maison de la paix, une structure de verre et de béton située du côté sud du village de Panmunjom, où fut signé l’armistice.

La délégation inclura « de hauts responsables militaires et diplomatiques »

Les deux délégations déjeuneront chacune de leur côté, les Nord-Coréens franchissant la frontière dans l’autre sens pour leur collation. Avant la séance de l’après-midi, les deux dirigeants planteront un pin. Cet arbre « représentera la paix et la prospérité sur la Ligne de démarcation militaire, qui est le symbole de la confrontation et de la division depuis 65 ans », a ajouté Im Jong-seok. Après la signature d’un accord, un communiqué conjoint devrait être publié. « Nous pourrions l’appeler "Déclaration de Panmunjom" », a ajouté le haut responsable.

La délégation nord-coréenne comprendra la sœur du maître de Pyongyang, Kim Yo-jong, l’une de ses plus proches conseillères, qu’il avait déjà dépêchée au Sud pour les JO d’hiver. Kim Yong-nam, le chef de l’Etat nord-coréen aux fonctions largement honorifiques, sera également de la partie.

« Contrairement à ce qui s’est produit dans le passé, la délégation comprend de hauts responsables militaires et diplomatiques », a souligné Im Jong-seok. « Nous ne nous y attendions pas. Nous pensons que cela veut dire que la Corée du Nord voit cela non seulement comme un sommet Nord/Sud mais dans la perspective d’un sommet avec Washington ».