IRAKAmnesty dénonce l'exploitation de femmes suspectées de liens avec Daesh

Irak: Amnesty dénonce l'exploitation de femmes soupçonnées de liens avec Daesh

IRAKSelon un rapport, ces femmes et enfants « sont privés de nourriture, d’eau et d’accès aux soins, interdits de rentrer chez eux » et les femmes sont « l’objet de harcèlement sexuel, de viols et d’exploitation sexuelle »…
Des femmes et des enfants dans un camp de déplacés en Irak en mars 2017 (illustration).
Des femmes et des enfants dans un camp de déplacés en Irak en mars 2017 (illustration). - Sebastian Castelier/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Condamnés pour des crimes qu’ils n’ont pas commis. » Amnesty International a fustigé mardi les punitions collectives des femmes et des enfants en Irak ayant un lien, même distant, avec des hommes liés à Daesh et l’exploitation sexuelle de femmes dans les camps où elles sont confinées.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Dans un rapport intitulé « Les condamnés : femmes et enfants isolés, coincés et exploités en Irak », l’organisation des droits de l’Homme révèle avoir enquêté dans huit camps de déplacés.

Ils « sont stigmatisés et punis pour des liens, même éloignés, avec des hommes impliqués à un degré quelconque avec le groupe Etat Islamique ou pour avoir fui des régions considérées comme des places fortes de ce groupe ».

« Exploitation sexuelle par les forces de sécurité, les gardes armés et les milices »

Selon Amnesty, ces femmes et enfants « sont privés de nourriture, d’eau et d’accès aux soins, empêchés d’avoir les documents officiels nécessaires pour travailler ou circuler ». En outre, « ils sont interdits de rentrer chez eux et les femmes sont l’objet de harcèlement sexuel, de viols et d’exploitation sexuelle ».

« Désespérées et isolées, les femmes courent des risques accrus d’être l’objet d’exploitation sexuelle par les forces de sécurité, les gardes armés et les milices positionnées à l’intérieur et à l’extérieur des camps », affirme encore l’ONG.

Dans les huit camps visités, Amnesty souligne que « les femmes sont contraintes ou l’objet de pressions pour avoir des relations sexuelles en échange d’argent, d’aide humanitaire ou de protection ».

« Les gens censés les protéger se transforment en prédateurs »

Elles risquent aussi d’être violées. « Les femmes sont l’objet de déshumanisation et de traitement discriminatoire par des hommes armés opérant dans les camps. Les gens censés les protéger se transforment en prédateurs », relève Lynn Maalouf, directrice de recherches sur le Moyen-Orient à Amnesty International. Pour elle, « le gouvernement irakien doit prouver son sérieux à mettre fin aux violations contre les femmes en poursuivant les auteurs et en empêchant l’entrée des camps aux hommes armés ».

Amnesty demande également aux autorités de « mettre un terme immédiatement à la pratique généralisée et systématique des disparitions des hommes suspectés d’avoir des liens avec Daesh car cette procédure laisse des milliers d’épouses, de mères ou de filles et garçons dans une situation désespérée ».

Bagdad a déclaré en décembre la « victoire » contre le groupe djihadiste, dont le « califat » autoproclamé s’étendait depuis 2014 à cheval sur la Syrie et l’Irak.