Syrie: Paris, Londres et Washington présentent leur projet de résolution à l'ONU incluant des enquêtes sur le chimique
SYRIE•Ce projet de résolution sur la Syrie, qui comporte aussi des volets humanitaire et politique, inclue la création d'un nouveau mécanisme d'enquête sur l'emploi d'armes chimiques...M.C. avec AFP
Ils veulent recréer « un concert des nations » pour avancer et essayer de mettre un terme au conflit syrien, résume un diplomate. Peu après des frappes aériennes, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont remis samedi à leurs 12 partenaires du Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution sur la Syrie à plusieurs facettes - chimique, humanitaire et politique -, incluant la création d’un nouveau mécanisme d’enquête sur l’emploi d’armes chimiques.
Les négociations sur ce texte, rédigé par la France, doivent débuter lundi, selon des sources diplomatiques. Aucune date pour une mise au vote n’est encore avancée, Paris voulant se donner le temps d’une « vraie négociation », selon l’une de ces sources.
Les Occidentaux espèrent la coopération de Moscou
C’est la première fois qu’un texte regroupant les aspects chimique, humanitaire et politique du conflit vieux de plus de sept ans est proposé au Conseil de sécurité. L’objectif n’est « pas de changer d’équation » ni de faire « une compilation » des textes déjà existant, mais de montrer que l’intervention militaire occidentale en Syrie « est au service d’une stratégie politique », souligne un diplomate sous couvert d’anonymat.
Les Occidentaux estiment que leur action militaire, samedi à l’aube en Syrie, est restée « limitée ». La réaction de la Russie, premier soutien de Damas, a été « minimaliste », juge un diplomate occidental, laissant espérer une coopération de Moscou sur une nouvelle résolution.
Dans le domaine chimique, le texte de la résolution, obtenu par l’AFP, « condamne dans les termes les plus forts tout recours aux armes chimiques en Syrie, en particulier l’attaque du 7 avril à Douma ». Il prévoit de créer « un mécanisme indépendant » d’enquête et d’attribution des responsabilités « basé sur des principes d’impartialité et de professionnalisme ». Il demande aussi à la Syrie de coopérer pleinement avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
Appel à « des négociations inter-syriennes de bonne foi »
Dans le domaine de l’aide humanitaire, le texte commence par réclamer qu’un « cessez-le-feu durable » soit instauré et que tous les Etats membres usent de leur influence pour son application. Il « exige un accès humanitaire sans restriction » partout en Syrie et la possibilité « de procéder à des évacuations médicales en fonction des besoins et des urgences ».
En matière politique, enfin, le projet « exige des autorités syriennes qu’elles s’engagent dans des négociations inter-syriennes de bonne foi, de manière constructive et sans préconditions » en application des dernières discussions menées à Genève le 3 mars. Ces négociations, au point mort, doivent porter sur la gouvernance, la question constitutionnelle, les élections, le contre-terrorisme et des mesures de confiance.