La France a participé à l'opération militaire en Syrie avec Washington et Londres, annonce Macron
MONDE•Les frappes, qui ont duré une heure, ont visé trois cibles liées au programme d’armement chimique syrien...Philippe Berry
Le président français Emmanuel Macron a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi que la France participait à l’opération avec les Etats-Unis et le Royaume Uni en Syrie car Paris et ses alliés ne peuvent « tolérer la banalisation de l’emploi d’armes chimiques ».
L’intervention est « circonscrite aux capacités du régime syrien permettant la production et l’emploi d’armes chimiques », a expliqué le président dans un communiqué publié peu après l’annonce que de fortes explosions avaient été entendues samedi avant l’aube dans la capitale syrienne Damas survolée par des avions.
Le chef d’état-major américain, le général Joe Dunford, a indiqué que les forces occidentales avaient frappé vendredi à 21H00 (3h00 samedi heure de Paris) trois cibles liées au programme d’armement chimique syrien, l’une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs, dans le centre de la Syrie. A 22H00, ces frappes étaient « terminées », a ajouté le général Dunford, précisant qu’aucune perte américaine n’était à déplorer.
Opération « dirigée contre l’arsenal chimique » de Damas
Pour Emmanuel Macron, « les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute » concernant la mort « de dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants » dans une attaque « à l’arme chimique » le 7 avril à Douma. « La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie. J’ai donc ordonné aux forces armées françaises d’intervenir cette nuit, dans le cadre d’une opération internationale menée en coalition avec les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni et dirigée contre l’arsenal chimique clandestin du régime syrien », précise-t-il.
« La France et ses partenaires reprendront, dès aujourd’hui, leurs efforts aux Nations unies pour permettre la mise en place d’un mécanisme international d’établissement des responsabilités, prévenir l’impunité et empêcher toute velléité de récidive du régime syrien », précise Emmanuel Macron.
Débat parlementaire à venir
« Depuis mai 2017, les priorités de la France en Syrie sont constantes : terminer la lutte contre Daesh, permettre l’accès de l’aide humanitaire aux populations civiles, enclencher une dynamique collective pour parvenir à un règlement politique du conflit, afin que la Syrie retrouve enfin la paix, et veiller à la stabilité de la région », insiste-t-il avant d’ajouter : « je poursuivrai ces priorités avec détermination dans les jours et les semaines à venir ».
Le chef de l’Etat annonce aussi que, conformément à la Constitution, « le Parlement sera informé et un débat parlementaire sera organisé, suite à cette décision d’intervention de nos forces armées à l’étranger ».