Pédophilie: Le pape reconnaît de «graves erreurs» d'appréciation au Chili
EGLISE•Le pape François a déjà annoncé la convocation à Rome des évêques chiliens pour discuter des résultats d'une enquête à charge...20 Minutes avec AFP
C’est une lettre en forme de mea culpa. Le pape François a reconnu mercredi avoir commis « de graves erreurs » d’appréciation de la situation au Chili, concernant des affaires d'abus sexuels commis par le clergé.
C’est après la lecture d’une enquête qu’il a lui-même diligentée que le Pape François a décidé d’écrire aux évêques. Dans une lettre diffusée mercredi soir, François s’est dit bouleversé par les 64 témoignages que contient le rapport.
« Des abus sexuels sur mineurs » commis par des membres du clergé
« En ce qui me concerne, je reconnais (…) que j’ai commis de graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation, notamment en raison d’un manque d’informations véridiques et équilibrées », écrit le pape, dans ce long texte en espagnol.
En prenant connaissance du compte rendu d’enquête, portant sur « des abus de pouvoir » et « des abus sexuels sur mineurs » commis par des membres du clergé, le pape dit s’être senti « submergé par la douleur ».
Persuadé de son innocence
François évoque « beaucoup de vies crucifiées » dans les témoignages recueillis, qui lui ont inspiré « douleur et honte ». Il demande pardon et dit espérer rencontrer dans les prochaines semaines des représentants des personnes interrogées pour « réparer dans la mesure du possible le scandale et rétablir la justice ».
Le Pape a déjà annoncé qu’il souhaitait convoquer les évêques chiliens à Rome pour discuter de cette enquête.
Le pape avait défendu avec force l’évêque chilien Juan Barros
Au cours d’un voyage au Chili du 15 au 18 janvier, le pape avait défendu avec force l’évêque chilien Juan Barros, soupçonné d’avoir tu les crimes d’un vieux prêtre pédophile, se déclarant persuadé de son innocence et demandant aux victimes présumées des preuves de culpabilité.
Il avait ensuite présenté des excuses pour ses propos maladroits dans l’avion qui le ramenait à Rome, puis dépêché au Chili un enquêteur renommé du Vatican pour recueillir des témoignages de victimes présumés.