On passe aux choses sérieuses. Lundi, des agents du FBI ont perquisitionné les bureaux new-yorkais de Michael Cohen, l’avocat personnel de Donald Trump, révèle le New York Times. Selon le Washington Post, les agents fédéraux ont notamment saisi des documents liés aux 130.000 dollars versés en 2016 par Cohen à l’actrice porno Stormy Daniels, qui affirme avoir eu une liaison avec Donald Trump.

Le président américain a réagi après une réunion sur la Syrie à la Maison Blanche, déclarant : « C’est une honte. Cette chasse aux sorcières continue. C’est une attaque contre notre pays. » Le juge qui a autorisé la perquisition a cependant été nommé par Donald Trump lui-même.

Sur le papier, la correspondance entre Donald Trump et son avocat est couverte par le secret professionnel, et il est possible que les enquêteurs doivent faire le tri dans les documents saisis. Mais comme l’a rappelé sur Fox News l’ancien juge Andrew Napolitano, cette clause peut être levée s’il y a assez de preuve q’un délit a été commis.

Enquête sur une possible violation de la loi sur le financement électoral

Michael Cohen serait visé par une enquête sur une possible violation de la loi sur le financement électoral et sur une potentielle fraude bancaire, selon le Post. D'après le Wall Street Journal, le FBI a également perquisitionné son domicile et une chambre d’hôtel dans laquelle il séjournait.

Cette opération est intervenue « en partie à la demande » du procureur spécial Robert Mueller qui enquête sur l’ingérence de la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016, a indiqué l’avocat de Michael Cohen, Stephen Ryan. Selon le New York Times, la perquisition n’est cependant pas directement liée à l’enquête de Robert Mueller. C’est pour cette raison que le département de la Justice a chargé le FBI de mener cette opération.

Trump jure qu’il ignorait tout du paiement

La semaine dernière, le président américain avait juré qu’il ignorait tout du paiement. Pourquoi avoir acheté le silence de Stormy Daniels si ses allégations, comme le répète Donald Trump, sont fausses ? « Il faut demander à Michael Cohen. Michael est mon avocat. Il faut demander à Michael », avait répondu Donald Trump à des journalistes à bord d’Air Force One.

Pour le président américain, le danger ne vient pas de la liaison-presumée mais de la loi sur le financement électoral. La question centrale est la suivante : le paiement effectué par son avocat quelques semaines avant l’élection présidentielle s’assimile-t-il à une contribution de campagne ? Ces dernières doivent en effet être déclarées et sont limitées à 2.700 dollars par personne.

Donald Trump pourrait être inquiété même s’il n’a pas été mis au courant du paiement comme il l’affirme : le démocrate John Edwards avait été inculpé en 2011 pour un versement effectué par de généreux donateurs à sa maîtresse enceinte afin d’étouffer leur liaison.