L’armée pour contrôler la frontière avec le Mexique ? L’idée, qui a déjà été implémentée ponctuellement par le passé, a été relancée par Donald Trump, mardi. Mais le président n’a fourni aucun détail, et le Pentagone a indiqué à l’AFP qu’il n’était pas au courant.

« J’ai parlé avec le général Mattis [le secrétaire à la Défense], on va faire des choses avec nos militaires. Jusqu’à ce qu’on ait un mur et une sécurité adéquate, on va protéger notre frontière avec l’armée. C’est un grand pas, on ne l’a jamais fait par le passé, ou pas beaucoup par le passé », a annoncé Donald Trump lors d’une rencontre avec des dirigeants des pays baltes à la Maison Blanche.

Des gardes nationaux déployés par Bush et Obama

Donald Trump a vivement reproché ces derniers jours au Mexique de laisser plus de mille migrants d’Amérique centrale progresser vers les Etats-Unis, où beaucoup espèrent demander l’asile. Il a estimé que cette «caravane» légitimait la construction du mur qu’il réclame à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.

« Si elle atteint notre frontière, nos lois sont si faibles et si pathétiques (…) c’est comme si nous n’avions pas de frontière », a jugé mardi le président américain. « Nous avons besoin d’un mur qui mesure 1.100/1.300 kilomètres » le long de la frontière, a-t-il ajouté.

A ce stade, on ne sait pas à quel corps de l’armée le président américain faisait référence. Comme de nombreux observateurs l’ont souligné, George W. Bush avait mobilisé 6.000 membres de la Garde nationale, la force de réserve de l’armée américaine, en 2006, et Obama avait fait pareil avec 1.200 troupes en 2010. Selon la loi américaine, l’armée peut avoir un rôle de support ponctuel pour sécuriser la frontière, mais tout déploiement massif de troupes devrait être autorisé par le Congrès.