Inde: Au moins six morts dans des manifestations pour la défense des basses castes
MANIFESTATION•Les manifestants protestaient contre une décision de la Cour suprême qui annule l’arrestation automatique des suspects de discriminations contre les castes basses…20 Minutes avec agences
Au moins six personnes sont mortes ce lundi dans d’importantes manifestations de membres de basses castes à travers le nord de l’Inde, ont annoncé les autorités locales. Elles protestaient contre une décision de la Cour suprême.
La plus haute instance judiciaire a en effet annulé le mois dernier l’arrestation automatique de suspects de discriminations ou violences contre les castes et tribus dites « répertoriées », considérées comme les plus défavorisées socialement.
Heurts, attaques de bus et blocages de routes
En réaction, plusieurs organisations de dalits (autrefois appelés « intouchables »), population de 200 millions de personnes sur le 1,25 milliard que compte le pays, ont appelé à un blocage général. Des heurts avec la police, des attaques de bus, de bâtiments publics et des blocages d’axes routiers ou ferroviaires ont été recensés dans plusieurs États du nord du pays, du Pendjab au Bihar en passant par le Rajasthan.
L’État du Madhya Pradesh (centre) a été l’un des plus touchés par le mouvement. Quatre personnes y ont été tuées, a indiqué Rishi Kumar Shukla, un haut responsable de la police de l’État, sans préciser les circonstances des décès. Une cinquième personne a péri en Uttar Pradesh, et une sixième au Rajasthan, d’après les polices locales.
Un appel au calme
Bien que la discrimination liée à la caste soit interdite par la Constitution du pays, elle reste une réalité pour les dizaines de millions de dalits indiens qui font régulièrement l’objet de violences.
Le gouvernement indien a toutefois lancé un appel au calme et indiqué qu’il ferait appel de la décision de la Cour suprême. La cause dalit est un enjeu électoral majeur pour le pouvoir mais aussi l’opposition. La communauté représente un réservoir de voix important alors qu’approchent à grand pas les législatives de 2019.