Corée du Nord: En train blindé ou en avion, des décennies d’excursions étrangères des Kim
COREE DU NORD•C'est Kim Il-sung, grand père du dirigeant actuel, qui se déplaçait le plus à l'étranger...M.C. avec AFP
C’est le train blindé qui a vendu la mèche du premier voyage à l’étranger du numéro un nord-coréen Kim Jong-un. Ses prédécesseurs, son père Kim Jong-il et son grand-père Kim Il-sung, avaient aussi une préférence pour le rail quand il s’agissait de se déplacer, en Corée du Nord comme au-delà.
Les premiers périples internationaux de Kim Jong-un se sont naturellement faits en avion, distance oblige. Le futur dirigeant a poursuivi des études en Suisse dans les années 1980, y compris à l’International School de Berne, aux côtés de son frère et de sa sœur. Durant cette période, il se serait rendu en France et en Allemagne.
Visite de Disneyland à Tokyo
D’après des informations non confirmées de la presse sud-coréenne, Jong-un et son frère Jong-chol ont visité Disneyland à Tokyo en 1991, se servant de faux passeports. Son demi-frère Jong-nam - assassiné en 2017 à l’aéroport international de Kuala Lumpur lors d’une opération largement imputée à Pyongyang - a tenté de faire de même en 2011, muni d’un passeport de la République dominicaine, mais a été intercepté par l’immigration japonaise.
En Corée du Nord, Kim Jong-un est réputé prendre l’avion. En 2011, il aurait accompagné son père en train jusqu’en Chine. Mais depuis son accession au pouvoir en décembre de cette année-là, on ne lui connaît aucun voyage à l’étranger. En 2015, le Kremlin avait annoncé que Kim Jong-un assisterait aux cérémonies commémorant les 70 ans de la victoire alliée dans la Seconde Guerre mondiale. Au final, le voyage avait été annulé sans qu’aucune raison ne soit donnée.
Pour Kim Jong-il, le train blindé ou rien
Kim Jong-il détestait prendre l’avion, et se limitait à des voyages en train blindé en Chine et en Russie. Le voyage de 2011 fut un marathon de 6.000 kilomètres qui le conduisit entre autres à Pékin, Nanjing et Shanghaï.
L’une de ses précédentes visites en Chine se déroula en 2000, peu avant le premier sommet intercoréen avec le président Kim Dae-jung. Kim Jong-il s’était aussi rendu en train en Russie, à Moscou en 2001, puis dans la ville sibérienne d’Ulan-Ude en 2011, où il avait rencontré le président Dmitri Medvedev.
Kim Il-song, le plus grand voyageur des trois
Des trois Kim, le fondateur du pays Kim Il-sung était celui qui sortait le plus souvent des frontières. Il s’était secrètement rendu à Moscou en 1949 pour y rencontrer Staline et demander son soutien en vue de réunifier par la force la péninsule coréenne divisée.
L’année suivante, les troupes de Kim Il-sung envahirent le Sud, donnant le départ de la guerre de Corée. Celle-ci avait précipité les unes contres les autres les troupes nord-coréennes soutenues par la Chine et l’URSS et celles d’une alliance de l’ONU emmenée par les Etats-Unis. En 1961, le père fondateur était retourné à Moscou, signant avec le secrétaire général Nikita Khrouchtchev un pacte de défense mutuelle.
Figure du Mouvement des non alignés, il avait assisté en 1965 à une conférence des pays africains et asiatiques à Bandung, en Indonésie, en compagnie de son fils. En 1990, il était parti en secret en Chine pour discuter selon la presse du réchauffement des relations entre la Corée du Sud et l’URSS. Son plus long voyage ferroviaire l’emmena en 1984 en tournée en URSS, en Pologne, Allemagne de l’Est, Tchécoslovaquie, Hongrie, Yougoslavie, Bulgarie et Roumanie.
Les wagons dans lesquels avaient voyagé Kim Il-sung et Kim Jong-il trônent au mausolée Kumsusan de Pyongyang où reposent également leur dépouille.