Etats-Unis: D'un tweet, Donald Trump menace le Congrès d'un nouveau «shutdown»
DISCORDE•Le président américain envisage de mettre son veto à la loi de financement de l’Etat fédéral, adoptée par le Congrès, car elle n’inclut pas de compromis sur l’immigration…20 Minutes avec AFP
Des sons de cloches différents. Donald Trump a surpris tout Washington ce vendredi en menaçant de mettre son veto à la loi de financement de l’Etat fédéral adoptée par le Congrès, au risque d’une nouvelle fermeture des administrations, sous prétexte qu’elle n’inclut pas de compromis sur l’immigration.
Cette annonce, en contradiction totale avec la position annoncée la veille par son directeur du Bugdet qui assurait la main sur le cœur que le président signerait le texte, est venue renforcer encore l’impression de chaos régnant à la Maison Blanche.
La troisième fermeture depuis le début de l’année
Si Donald Trump mettait sa menace à exécution, l’Etat fédéral fermerait partiellement ce vendredi à minuit, la troisième fermeture depuis le début de l’année.
a« J’envisage un VETO de la loi de dépenses en raison du fait que les plus de 800.000 bénéficiaires de DACA ont été complètement abandonnés par les Démocrates (même pas cités dans la loi) et que le MUR FRONTALIER, dont nous avons désespérément besoin pour notre défense nationale n’est pas totalement financé », a tweeté le dirigeant.
Daca est un programme de permis de séjour temporaires pour de jeunes clandestins, créé par Barack Obama et supprimé en septembre dernier par l’actuel président, qui avait mis au défi le Congrès de voter une réforme migratoire à la place. Mais majorité et opposition n’ont jamais pu trouver un terrain d’entente. Un veto ne peut être surmonté que par un nouveau vote de la Chambre des représentants et du Sénat, à une majorité de deux tiers.
La loi de finances en question a été négociée pendant des semaines par la majorité républicaine et l’opposition démocrate. D’un montant de près de 1.300 milliards, dont 700 pour la seule Défense, elle doit financer l’Etat fédéral jusqu’à la fin de l’année budgétaire en cours, soit jusqu’au 30 septembre.
Aucun compromis entre les Républicains et les Démocrates
Le milliardaire, les Républicains et les Démocrates (qui disposent d’une minorité de blocage au Sénat) ont longtemps tenté de trouver un compromis pour régulariser des centaines de milliers de jeunes clandestins, en échange de réformes migratoires et du financement de la construction du haut mur en béton promis par Donald Trump à la frontière mexicaine. Mais leurs positions sont restées inconciliables.
C’est l’une des raisons pour lesquelles 77 des 192 élus démocrates de la Chambre avaient voté contre le texte jeudi. De leur côté, 90 des 238 représentants républicains s’étaient également opposés, furieux de la hausse des dépenses actée dans la loi. Au Sénat, le vote a été de 65 voix en faveur du compromis, et 32 contre.