DEBATUn chroniqueur de télévision sénégalais accusé d'apologie du viol

Sénégal: Un chroniqueur de télévision accusé d'apologie du viol après des propos sur les femmes

DEBATEn réaction à cette déclaration, un collectif de femmes a déposé une citation à comparaître le 14 mars à son encontre…
Dakar, capitale du Sénégal (image d'illustration).
Dakar, capitale du Sénégal (image d'illustration). - SEYLLOU / AFP
Lucie Bras

L.Br.

Le chroniqueur de télévision sénégalais Songué Diouf est au cœur d’un débat sur les réseaux sociaux depuis sa déclaration sur le viol sur une chaîne de télévision nationale. Les défenseurs des droits des femmes attendent toujours une condamnation des autorités.

Lors d’une émission de débat diffusée le 9 mars sur TFM, la chaîne de Youssou N’Dour, le professeur et chroniqueur Songué Diouf a fait réagir les téléspectateurs en déclarant que ce sont les femmes qui cherchent le viol, par leur comportement. « Le pauvre qui va tomber dans le panneau prendra dix ans et celle qui a tout fait pour être violée et qui a violé toutes les normes sociales, morales, religieuses, elle continue à errer. Qu’elle revienne à sa dignité », a-t-il affirmé.

Pas de réaction au gouvernement

Depuis, au Sénégal, l’affaire est très débattue sur les réseaux sociaux, entre les partisans de la liberté d’expression et les défenseurs des droits des femmes, selon nos confrères de RFI. Un collectif a même déposé une citation à comparaître devant la justice. « Ces propos sont constitutifs d’une apologie de viol, estime la représentante du collectif, Fatima Sall. Il est malheureux de constater que depuis que ces propos ont été tenus, aucune autorité sénégalaise ne s’est manifestée. Raison pour laquelle nous avons décidé, en tant que citoyens sénégalais, de porter cette affaire devant les tribunaux afin, je l’espère, de voir le professeur Songué Diouf condamné ».

Le professeur s’est excusé depuis et assure que ses propos ont été mal compris. Les associations attendent une condamnation unanime des autorités. Si le Conseil de régulation a condamné les propos du professeur, aucun ministère n’a encore réagi.