Maroc: Des blessés et des arrestations après des heurts entre manifestants et forces de l’ordre à Jerada
MANIF•Les manifestants demandent notamment des « alternatives économiques » à l’extraction clandestine de charbon, seule activité locale dans cette ville…20 Minutes avec agences
Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté ce mercredi dans l’ancienne ville minière de Jerada, dans le nord-est du Maroc. Neuf personnes ont été interpellées.
Un communiqué publié par le ministère de l’Intérieur fait état « de cas de blessures, dont certaines graves, parmi les forces de l’ordre obligées d’intervenir pour disperser un sit in non autorisé à Jerada ». Aucun bilan du côté des manifestants n’était disponible, des médias locaux soulignant que les blessés évitaient d’aller à l’hôpital de peur de se faire arrêter.
« Cinq voitures » incendiées
Selon le ministère de l’Intérieur, des « éléments cagoulés (…) ont provoqué les forces publiques les attaquant avec des jets de pierres. Ces forces ont été obligées d’intervenir, en coordination avec le parquet compétent, pour disperser cette manifestation ».
Selon la même source, des « manifestants ont incendié cinq voitures des forces publiques et occasionné d’importants dégâts matériels » et « neuf personnes ont été interpellées et seront déférées devant la justice ». Sur les réseaux sociaux, des militants locaux, eux, ont accusé les forces de l’ordre d’avoir chargé des manifestants.
Une ville minière qui se paupérise
La mort accidentelle, fin décembre, de deux mineurs dans un puits désaffecté de charbon, suivie depuis de deux autres décès accidentels, a mobilisé la population de cette ville qui s’est paupérisée depuis la fermeture d’une importante mine de charbon à la fin des années 1990. De grandes manifestations pacifiques ont demandé des « alternatives économiques » à l’extraction clandestine de charbon, seule activité locale.
Un plan d’action économique proposé par le gouvernement avait permis une accalmie mais des manifestants sont redescendus dans la rue fin février pour demander des « réponses concrètes ». La tension est montée d’un cran le week-end dernier après quatre arrestations parmi les militants. La veille des derniers heurts, le ministère de l’Intérieur avait notamment promis « des réponses fermes face aux agissements et comportements irresponsables ».