PSYCHOLOGIEComme en 1999, les jeux vidéo pointés du doigt aux Etats-Unis

Fusillades de masse: Comme en 1999, les jeux vidéo pointés du doigt aux Etats-Unis

PSYCHOLOGIEUne rencontre se tient à la Maison Blanche, jeudi, entre des représentants de l'industrie et Donald Trump...
Philippe Berry

P.B. avec AFP

Après le massacre de Colombine, les hommes politiques et certains médias ont vite désigné deux épouvantails : Marilyn Manson et les jeux vidéo. Près de 20 ans plus tard, rien n’a changé ou presque après la tuerie de Floride : Donald Trump reçoit des représentants de l’industrie à la Maison Blanche, jeudi, après avoir suggéré sans aucune base scientifique que les jeux vidéo contribuaient à ces actes violents.

« Nous devons regarder du côté d’Internet parce qu’il arrive beaucoup de mauvaises choses aux jeunes enfants et aux jeunes cerveaux », avait estimé Donald Trump il y a deux semaines. « Et aussi les jeux vidéo. J’entends de plus en plus de gens dire que le degré de violence dans les jeux vidéo façonne réellement leur état d’esprit », avait-il continué.

33.000 morts par armes à feu par an aux Etats-Unis

L’association du secteur (Entertainment Software Association, ESA) rétorque que les jeux vidéo n’y sont pour rien, études à l’appui, montrant qu’il n’existe aucun lien établi entre ces divertissements et la violence dans la société. « Comme tous les Américains, nous sommes profondément inquiets du degré de violence par armes à feu aux Etats-Unis », explique l’organisation. « Les jeux vidéo ne sont tout simplement pas le problème », poursuit-elle, soulignant qu’ils sont « vendus (…) dans le monde entier mais (que) les Etats-Unis connaissent un degré de violence par armes à feu infiniment plus élevé que n’importe quel autre pays ».

En 2014, il y a eu six morts par arme à feu au Japon, contre 33.000 aux Etats-Unis (dont 11.000 homicides).

Pas de lien, selon les chercheurs

Certaines études ont mesuré une augmentation de l’excitation et de l’agressivité après avoir joué à certains jeux violents. Mais l’Association américaine de psychologie (APA) a lancé un rappel à l’ordre, en 2015, appelant les journalistes et les politiques d’arrêter de suggérer qu’il y avait un lien « entre les jeux et les médias violents et la violence sociétale », notant qu’il n’y avait « presque aucune preuve scientifique montrant une corrélation ».

Aux Etats-Unis, Wayne LaPierre, le patron du lobby des armes (NRA), a pourtant attaqué l’industrie du jeu vidéo, « corrompue et corruptrice qui, dans l’ombre, vend et instille la violence ». Selon l’APA, « se concentrer sur les jeux vidéo et d’autres formes de médias risque de détourner l’attention des causes réelles de la violence ». Comme la vente des fusils d’assaut semi-automatiques aux jeunes de 18 ans autorisée dans la plupart des Etats américains?