Italie: Matteo Renzi annonce sa démission du Parti démocrate après le revers des législatives
DEFAITE•Le parti de Matteo Renzi a obtenu seulement 18,7 % des voix lors des législatives italiennes...20 Minutes avec AFP
Ex-enfant chéri de la politique italienne, Matteo Renzi sort grand perdant des législatives. Un score qui l’a poussé à abandonner la direction du Parti démocrate (PD).
Le parti démocrate a recueilli 18,7 % des voix aux législatives de dimanche. « Une défaite claire et évidente », a reconnu Matteo Renzi ce lundi. « Il est évident dans ces conditions que j’abandonne la direction du parti », a-t-il précisé à la presse. Avec la percée historique des mouvements populistes et d’extrême droite, désormais majoritaires en voix et en sièges, « l’Italie est confrontée à une situation qui veut que ceux qui ont gagné clairement les élections n’ont pas les voix pour gouverner », a-t-il relevé.
Relevant plusieurs différences majeures avec la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio, en particulier sur l’Union européenne et la manière de faire de la politique, il a promis que le PD dirait « oui à tout ce qui pourra servir l’Italie ».
Un « cercle magique »
Pas question, a-t-il dit, d’être la « béquille » d’un gouvernement antisystème après la percée des populistes du Mouvement Cinq Etoiles (M5S) et de l’extrême droite de la Ligue aux législatives de dimanche. Un échec cuisant pour celui qui est « devenu en quelques mois le leader politique le moins aimé d’Italie », écrivait fin janvier l’hebdomadaire L’Espresso, pourtant proche du Parti démocrate (PD, centre gauche). En cause, la personnalité jugée arrogante et autoritaire de l’Italien, mais aussi, la déception de ses électeurs. Il y a aussi ces promesses trahies, comme celle avancée en 2012 de faire de l’Italie «le pays où on trouve du travail parce qu’on connaît quelque chose et non parce qu’on connaît quelqu’un », avance L’Espresso. Or, il s’est surtout lui-même entouré de fidèles, souvent toscans comme lui, un « cercle magique » aujourd’hui source d’une partie de ses déboires.
Sa longue descente aux enfers a commencé en décembre 2016, quand son rêve d’une Italie « plus efficace et plus simple » s’est brisé sur le rejet sans appel de sa réforme constitutionnelle lors d'un référendum, qui l'a poussé à démissionner de son poste de Premier ministre. Arrivé à la tête du PD fin 2013 alors qu’il n’était que maire de Florence, sans avoir jamais siégé au Parlement ou été ministre, il promettait de « mettre à la casse » les caciques de son parti, et quelques autres. Matteo Renzi a choisi de ne pas se représenter à la tête de son parti : « je ferai un travail qui me fascine, je serai simple sénateur ».