MEDIALes Suisses rejettent par référendum la suppression de la redevance

Référendum: Les Suisses refusent de supprimer la redevance

MEDIAAvec une participation de 54 %, supérieure à la participation moyenne ces dernières années, les Suisses ont massivement rejeté cette proposition qui aurait pu affaiblir radios et télévisions…
Illustration du drapeau suisse.
Illustration du drapeau suisse. -  Igor Zehl/AP/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le rejet de cette proposition est clair : les Suisses ont voté « non » à 71,6 % à la suppression de la redevance, selon les résultats définitifs, publiés par l’agence de presse suisse ATS. Ce référendum était organisé à la demande du mouvement de jeunesse du parti Libéral radical.

Une campagne longue et intense sur le devenir de la redevance

L’ensemble des 26 cantons et demi-cantons suisses ont balayé cette initiative populaire, un droit donné aux citoyens de faire une proposition de modification de loi. Sans surprise, les Suisses ont aussi voté « oui », à 84,1 %, au maintien de la TVA et de l’impôt fédéral direct, qui sont les deux principales sources de recettes de la Confédération.

Après une campagne longue et intense sur le devenir de la redevance, la participation s’est élevée à plus de 54 %, un taux nettement supérieur à la participation moyenne de ces dernières années (environ 45 %).

Dans le détail, dans le canton de Zurich, le plus peuplé, le « non » dépasse les 71 %, tandis qu’à Genève, il est proche des 75 %. Dans le canton de Berne, il dépasse les 75 %, tandis que dans ceux du Jura et de Neuchâtel, il s’élève à plus de 78 %.

Une redevance chère… qui sera payée par tous

La redevance en Suisse, l’une des plus chères d’Europe, s’élève actuellement à 451 francs suisses (392 euros). L’an prochain, son prix sera toutefois abaissé à 365 francs. Elle sera en revanche désormais payée par tous, même ceux qui n’ont pas de poste de télévision ou de radio, les autorités ayant fait valoir que la télévision et la radio étaient désormais regardées et écoutées sur internet.

Une redevance pour qui ?

La plus grande partie du produit de la redevance est reversée à la seule radio-TV nationale, la SSR, qui diffuse dans les quatre langues officielles (allemand, français, italien et romanche). Vingt-et-une radios et 13 télévisions régionales, remplissant un mandat de service public, en bénéficient aussi.

La SSR, qui emploie environ 6.000 personnes et est financée à 75 % par la redevance, craignait de devoir « rapidement cesser son activité » en cas de suppression de la redevance. Au total, 13.500 emplois directs et indirects étaient menacés en cas de « oui » à la suppression de la redevance, avaient indiqué les autorités fédérales.

Libérer un « énorme pouvoir d’achat »

Les abolitionnistes de la redevance, qui étaient soutenus par un seul parti politique, l’Union démocratique du centre (premier parti de Suisse, droite populiste), avaient expliqué que sa suppression permettrait de libérer un « énorme pouvoir d’achat » susceptible d’être réinvesti dans l’économie.

Ils avaient également dénoncé la trop grande taille de la SSR et souligné que la redevance « n’a plus rien à voir avec leur génération » qui a grandi avec les plateformes de vidéo en ligne et chaînes de télévision sur abonnement.

« On est satisfait du débat qui a eu lieu. On a pu briser certains tabous », a déclaré à la télévision suisse RTS Nicolas Jutzet, l’un des membres de la campagne contre la redevance.