DISPARITIONBill Graham, le «pasteur de l'Amérique» et de ses présidents, est décédé

Qui était Bill Graham, le pasteur décédé à qui toute l'Amérique rend hommage?

DISPARITIONCet influent prédicateur évangéliste a conseillé les grands de ce monde...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Peu connu en France, Bill Graham était une institution aux Etats-Unis. Alors qu’il est décédé à 99 ans mercredi, tous les présidents américains, qu’il a souvent conseillés, ont rendu hommage à celui qui était surnommé « le pasteur de l’Amérique ».

« Le GRAND Billy Graham est mort. Il était unique ! Il manquera aux chrétiens et à toutes les religions. Un homme très spécial », a tweeté le président américain Donald Trump.

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Pour Barack Obama, Graham était « un humble serviteur qui a prié pour tant de personnes -et qui, avec sagesse et grâce, a donné espoir et conseils à des générations d’Américains ». Idem pour Bill Clinton, Jimmy Carter. George W. Bush a confié avoir arrêté de boire et « trouvé le chemin de Dieu » grâce à lui. Son père, le président George H.W. Bush, a invité Graham à venir prier à la Maison Blanche en 1991 pour l’aider à surmonter le premier jour de la première Guerre du Golfe.

Rencontre avec la reine Elizabeth et Jean-Paul II

Son influence est particulièrement importante auprès des présidents américains, de Harry Truman à Barack Obama : golf avec Eisenhower, proche de Nixon et des époux Reagan mais aussi au mieux avec les Clinton. Des années 1940 au milieu des années 2000, il multiplie les prêches aux quatre coins de la planète, y compris en URSS et en Chine. Et même deux fois, en 1992 et 1994, en Corée du Nord.

De la reine Elizabeth – il apparaît comme un confident de la jeune souveraine dans la série The Crown sur Netflix – au pape Jean-Paul II, en passant par Mère Teresa, il rencontre tous les grands de ce monde. Considéré comme une présence réconfortante en temps de crise, il a dirigé un service religieux national après les attentats du 11 septembre 2001.

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Un pionnier télévangéliste

En soixante ans de carrière, celui qui était surnommé le « Pasteur de l’Amérique » a organisé plus de 400 immenses rassemblements dans des stades et des salles de concert, mené des « croisades » dans 185 pays, écrit une trentaine de livres traduits en une quarantaine de langues.

Ce prédicateur très cathodique a su habilement utiliser la radio et la télévision dès le début des années 1950 pour faire renaître le mouvement évangéliste, devenant ainsi un pionnier du « télévangélisme ». Son refus de prêcher à partir de 1953 devant un public où Blancs et Noirs étaient séparés aurait permis d’accélérer la fin de la ségrégation dans son Etat natal. De santé fragile ces dernières années, il souffrait notamment de la maladie de Parkinson et d’un cancer de la prostate. Il l’avait expliqué au au Minneapolis Tribune : « Mon plus grand réconfort vient du fait que j’appartiens au Christ et que, peu importe ce qu’il se passe, il ne me quittera ni ne m’abandonnera jamais. »