VIDEO. Afrique du Sud: Le Congrès national africain décide de «rappeler» le président Jacob Zuma
POLITIQUE•Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion-marathon à huis clos de treize heures de la direction du parti dans un hôtel de Pretoria…20 Minutes avec AFP
Le président Jacob Zuma avait plongé l'Afrique du Sud dans une grave crise politique, en refusant obstinément de démissionner. Ce mardi le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir dans le pays, a décidé de le « rappeler », ont annoncé des médias locaux.
Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion-marathon à huis clos de treize heures de la direction du parti dans un hôtel de Pretoria, ont indiqué ces médias en citant des sources non identifiées.
Pas de réaction de Jacob Zuma
« Cela a pris treize longues heures, mais le Comité national exécutif (NEC) de l’ANC a décidé de rappeler Jacob Zuma de son poste de chef de l’Etat », a écrit le site d’informations du The Times.
Cette information n’a pas encore été confirmée officiellement par le parti, tandis que Jacob Zuma n’a pas réagi immédiatement à cette décision.
La direction de l’ANC a le pouvoir de « rappeler » tous ses membres délégués à une fonction gouvernementale, comme elle l’avait fait en 2008 pour le président Thabo Mbeki, qui avait obtempéré et accepté de démissionner. Mais le chef de l’Etat n’est toutefois pas obligé d’accepter cette décision.
Vers une motion de défiance ?
Dans ce cas, l’ANC peut alors décider de présenter devant le Parlement une motion de défiance. Ce texte peut être adopté à la majorité absolue des 400 députés et contraindrait Jacob Zuma à partir.
Elu en décembre, le nouveau chef de l’ANC, Cyril Ramaphosa, essaie vainement depuis plusieurs semaines d’obtenir le départ anticipé du président, dont le deuxième mandat s’achève normalement à l’issue des élections générales prévues en 2019.
Mais Jacob Zuma, empêtré dans de nombreux scandales de corruption, a jusque-là toujours refusé de se plier aux exigences de son parti.
Selon plusieurs médias locaux, Cyril Ramaphosa a une nouvelle fois rencontré Jacob Zuma lundi soir pour lui demander de se démettre dans les quarante-huit heures. Mais il s’est heurté une nouvelle fois à une fin de non-recevoir.
La résistance du chef de l’Etat a plongé le pays dans une grave crise politique, qui s’est notamment manifestée par le report, la semaine dernière, du discours présidentiel annuel sur l’état de la nation, une première dans l’histoire de l’Afrique du Sud démocratique.
Zuma soutenu par un carré de fidèles
Impatiente, l’opposition, qui demande depuis des années le départ de l’actuel président, est allée plus loin en exigeant lundi la dissolution du Parlement et la tenue d’élections anticipées.
« Il est important que le Parlement soit dissout et que nous repartions de zéro », a déclaré Kenneth Meshoe, chef du Parti démocratique chrétien africain (ACDP). L’opposition a aussi réclamé que soit avancée une motion de défiance, inscrite à l’ordre du jour du Parlement le 22 février.
Le patron de l’ANC a lui-même reconnu dimanche que son parti traversait une période de « désunion et de discorde ».
Même si la fin de son règne semblait proche, le président Zuma reste soutenu par un carré de fidèles.