Accord majeur sur le budget au sénat américain pour sortir de la crise
ETATS-UNIS•Le compromis porte sur les deux prochaines années mais n'aborde pas la question de la régularisation des sans-papiers...20 Minutes avec AFP
Un second shutdown devrait être évité ! La majorité républicaine et l’opposition démocrate du Sénat américain ont scellé mercredi un accord budgétaire de long terme, qui vise à écarter le risque d’une paralysie fédérale jeudi soir. Mais les parlementaires ont remis à plus tard la question épineuse de la régularisation des clandestins.
Le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, et son homologue démocrate, Chuck Schumer, ont annoncé s’être mis d’accord sur les montants des budgets 2018 et 2019, mettant fin au rythme de financements de court terme qui était devenu la norme et empêchaient le Congrès de modifier en profondeur les priorités budgétaires des Etats-Unis.
Incertitude sur un vote à la Chambre
« Après des mois d’impasse budgétaire, cet accord sur le budget est une vraie percée », s’est félicité Chuck Schumer. « Cela mettra fin à un long cycle de crises de financement qui ont ralenti ce Congrès et nui à notre classe moyenne ». Mais cet accord doit encore être adopté par un vote des sénateurs, puis par la Chambre des représentants, qui est loin d’être garanti.
Les conservateurs de la Chambre protestent déjà contre la hausse importante des dépenses publiques annoncée. Et, toujours à la Chambre, la chef démocrate Nancy Pelosi a prévenu qu’elle voterait non si un débat sur l’immigration n’était pas mis à l’ordre du jour.
La question des Dreamers pas réglée
Chuck Schumer estime avoir obtenu une victoire importante. Le compromis prévoit en effet une hausse des dépenses non militaires comparable à celle du budget du Pentagone. Education, santé et autres dépenses intérieures s’affranchiront de l’austérité imposée par les républicains au début des années Obama, tout comme la défense, priorité absolue du nouveau pouvoir.
Mais l’accord ne règle pas la question de la régularisation des 1,8 million de jeunes sans-papiers. Ces « Dreamers » (rêveurs) étaient protégés de toute expulsion par le programme Daca, créé par l’ancien président Barack Obama mais la mesure expire le 5 mars.
Le plan Trump, qui inclut une réduction du rapprochement familial et le financement d’un mur frontalier avec le Mexique en échange de la régularisation de 1,8 million de clandestins, ne devrait pas recueillir suffisamment de voix pour être adopté… mais on ignorait si les nombreuses autres propositions en concurrence, souvent préparées par des élus des deux partis, pourraient atteindre la barre requise des 60 voix sur 100.
Pour l’instant, le débat sur l’immigration est seulement prévu au Sénat. Mitch McConnell a promis de permettre à chaque faction de soumettre ses propositions à un vote. Rien n’indique qu’une loi accouchera de ce processus ouvert. Selon le démocrate Chuck Schumer, cette bataille sénatoriale aura lieu la semaine prochaine.