CRISELe régime maldivien arrête le plus haut juge du pays et aggrave la crise

Maldives: Le régime arrête le plus haut juge du pays et aggrave la crise

CRISELe président tente par tous les moyens de museler l’opposition…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La situation politique aux Maldives se tend. Le président de la Cour suprême et un autre juge de haut rang ont ainsi été arrêtés ce mardi lors d’un raid des forces de l’ordre conduit à l’aube, nouveau tour de vis du président Abdulla Yameen qui a décrété l’état d’urgence.

L’interpellation par des unités lourdement armées d’Adbulla Saeed et d’un autre juge de la Cour suprême de cet archipel de l’océan Indien aggrave le chaos politique dans lequel le pays est plongé depuis la fin de la semaine dernière. Le président Yameen a en effet décidé d’intensifier la répression menée ces dernières années contre ses opposants malgré les protestations et pression internationales, ternissant l’image de ce haut-lieu du tourisme de luxe.

Des accusations de corruption

Le pouvoir a lancé une série d’opérations policières pour garder le contrôle de la situation après avoir refusé de libérer les prisonniers politiques, comme le lui avait ordonné ce jeudi la Cour suprême, et a déclaré le régime d’exception pour une durée de quinze jours.

Les autorités ont fait état d’accusations de corruption à l’encontre des deux juges de la Cour suprême ainsi que d’un responsable administratif de l’institution, qui a également été interpellé. Des centaines de manifestants rassemblés devant le bâtiment ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes.

Le Parlement maldivien suspendu

Ces arrestations surviennent au lendemain de celle de l’ex-président des Maldives - par ailleurs demi-frère d’Abdulla Yameen - Maumoon Abdul Gayoom. Ce dernier avait dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans, jusqu’aux premières élections démocratiques en 2008, mais est récemment passé dans le camp de l’opposition.

L’instauration de l’état d’urgence vient renforcer les pouvoirs déjà très vastes des forces de sécurité pour arrêter et maintenir en détention des suspects. Le Parlement, où l’opposition détient désormais la majorité sur le papier, est suspendu. Les Etats-Unis se sont dits ce lundi « troublés et déçus » par la déclaration de l’état d’urgence et ont appelé le régime au respect de la loi.