L’épidémie mortelle de rougeole et la malnutrition menacent la Papouasie. 800 enfants sont tombés malades et une centaine d’autres seraient morts à cause de la contamination.

Les experts ont pressé les autorités d’agir pour endiguer l’épidémie qui se propage dans la province indonésienne et n’a été rendue publique qu’au début du mois de janvier.

Sortir la région de l’isolement

Selon eux, la crise sanitaire qui frappe cette province, très isolée, s’explique par des décennies de négligence de la part des autorités, peu soucieuses du développement des infrastructures, de la lutte contre la corruption et contre la pauvreté. Le président indonésien a ordonné l’approvisionnement en biens et médicaments via des équipes militaires et médicales.

« Pour empêcher [les crises] de se répéter à l’avenir, nous devons mettre fin à l’isolement », souient Natalius Pigai, un ancien membre de la Commission nationale pour la défense des droits de l’homme. De nombreux villages pauvres sont éloignés de tout, accessibles uniquement par bateau ou par les airs. Beaucoup de Papous vivent en semi-nomadisme, sans accès à l’école, aux soins médicaux ou à l’eau potable, et refusent la vaccination.

L’espérance de vie la plus faible en Indonésie

La présence dans cette province de l’une des plus grandes mines d’or et de cuivre à ciel ouvert du monde, exploitée par la multinationale américaine Freeport-McMoRan, rapporte pourtant chaque année 600 millions de dollars (482 millions d’euros), selon l’ONG Human Rights Watch.

Mais des indicateurs montrent que seule une infime partie de cet argent va aux indigènes papous. Tous ces facteurs conduisent à une espérance de vie très faible, la plus basse de toute l’Indonésie.