MILITAIRETokyo simule un tir de missile sur fond de menace nord-coréenne

Japon: Un exercice d'évacuation en cas de tir de missile simulé sur fond de menace nord-coréenne

MILITAIREPlusieurs centaines de personnes ont participé à l’exercice…
20 Minutes avec AFP

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Ils craignent le pire… et s’y préparent. Des centaines d’habitants de Tokyo​ ont participé ce lundi à un exercice d’évacuation en cas de tir de missile, première simulation d’une attaque militaire depuis la Seconde guerre mondiale, sur fond de tensions avec la Corée du Nord.

En ce début de matinée de janvier, alors que des flocons de neige tombaient sur la capitale japonaise, les haut-parleurs ont soudain hurlé : « nous avons appris qu’un tir de missile a eu lieu. Réfugiez-vous calmement dans un immeuble ou un sous-sol ».

C’est la première fois qu’était simulée une attaque de missile à Tokyo

Dans un parc d’attractions de la capitale, quelque 250 résidents et salariés ont couru vers des bâtiments et une station de métro situés à proximité tandis qu’un employé pressait les retardataires. Quelques minutes plus tard, un second message a été diffusé : « le missile est passé. Il a vraisemblablement survolé la région du Kanto (Tokyo et ses alentours) en direction de l’océan Pacifique ».

Les Japonais sont habitués aux exercices les préparant à se protéger en cas de séisme, qui se pratiquent régulièrement dans les écoles et lieux de travail. Mais c’était la première fois qu’était simulée une attaque de missile à Tokyo même, après d’autres endroits du Japon l’an dernier.

« Je prie pour qu’il n’y ait pas d’attaque de la Corée du Nord »

« C’est mieux que rien d’avoir ce type d’entraînement, mais je prie pour qu’il n’y ait pas d’attaque de la Corée du Nord », a témoigné Shota Matsushima, étudiant de 20 ans.

« C’est bien de prendre des précautions, à l’image de ce que nous faisons pour les tremblements de terre », a renchéri Kana Okakuni, 19 ans, également étudiante, tandis que d’autres s’interrogent sur l’utilité réelle de ces mises en scène, voire les dénoncent ouvertement.

« C’est une manière de promouvoir la guerre »

« Je ne veux pas participer à un tel exercice, je suis contre car c’est une manière de promouvoir la guerre », a commenté Ikie Kamioka, une ancienne institutrice de 77 ans, qui participait avec plusieurs dizaines de personnes à un rassemblement de protestation non loin de là.

La Corée du Nord a tiré l’an dernier deux missiles au-dessus du Japon et à chaque fois, un système d’alerte, via haut-parleurs et téléphones mobiles, avait appelé les habitants à se mettre à l’abri. Mais où ? Nombreux sont ceux qui ont fait part de leur désarroi face au peu de temps pour évacuer et au manque de bâtiments pour survivre à une attaque nucléaire.