VIDEO. Enquête russe: Steve Bannon, l'ancien conseiller de Trump, refuse de répondre aux parlementaires
ETATS-UNIS•Il aurait agi sur instruction de la Maison Blanche, selon plusieurs sources...M.C. avec AFP
L'essentiel
- Steve Bannon a été interrogé pendant une dizaine d'heures par la commission du renseignement de la Chambre des représentants.
- Il a refusé de répondre à de nombreuses reprises en invoquant la « prérogative présidentielle ».
- Il devra également comparaître devant le procureur spécial indépendant qui dirige l'enquête sur les possibles ingérences russes.
C’est une situation « sans précédent », s’est indigné sur CNN l’élu démocrate Adam Schiff. Steve Bannon, l’ancien proche conseiller de Donald Trump, a refusé de répondre mardi aux nombreuses questions des parlementaires sur une éventuelle ingérence russe dans la campagne électorale de 2016, au moment où il était cité à comparaître devant le procureur spécial chapeautant l’enquête, dans une procédure distincte.
Steve Bannon a été interrogé plus de dix heures à huis clos par la commission du renseignement de la Chambre des représentants, qui a lancé sa propre enquête pour déterminer si la campagne russe de désinformation et le piratage en défaveur de la candidate démocrate Hillary Clinton avait reçu des appuis au sein de l’équipe de Donald Trump.
Il agissait « sous les ordres de la Maison Blanche »
Longtemps décrit comme l’éminence grise de la campagne puis du début de la présidence Trump avant de tomber en disgrâce, l’ancien conseiller a refusé de répondre à de nombreuses questions, invoquant la « prérogative présidentielle » concernant la période de transition - entre l’élection et l’investiture - puis lors de ses quelques mois comme stratégiste en chef de la Maison Blanche, entre janvier et août.
« Apparemment, monsieur Bannon était prêt à témoigner, a noté sur CNN Adam Schiff, membre de la commission. Il ne refusait pas de répondre aux questions de sa propre volonté mais sous les ordres de la Maison Blanche. »
La prérogative invoquée permet au président et à certains responsables de l’exécutif de ne pas divulguer certaines informations au Congrès ou à la justice. « Si vous faites partie de la Maison Blanche et que vous parlez de choses qui se sont passées pendant la campagne, mais à l’intérieur de la Maison Blanche, alors on fait quoi ? », s’est interrogé devant les journalistes le républicain Tom Rooney, à l’issue de l’audition.
« Tout ce qui s’est passé pendant que Steve Bannon était à la Maison Blanche ou pendant la transition, toutes ces communications étaient hors de portée. Il y a de nombreuses questions auxquelles nous n’avons pas eu de réponse en raison de cette toute nouvelle théorie de prérogative présidentielle », a expliqué Jim Himes, membre démocrate de la commission, sur CNN.
Un témoignage potentiellement explosif
Cette obstruction a mené le président de la commission, le républicain Devin Nunes, à lancer une assignation contre Steve Bannon pour le forcer à coopérer au risque d’être poursuivi pour outrage au Congrès, selon des médias.
Le témoignage de Steve Bannon est potentiellement explosif, parce que ses relations avec le président n’ont jamais été aussi fraîches mais aussi parce que l’ex-stratège a connu, au plus près, l’ascension du milliardaire new-yorkais pour avoir dirigé sa campagne dans la dernière ligne droite puis pour avoir été un conseiller de l’ombre durant les sept premiers mois de sa présidence.
Bannon affirme que Donald Trump Jr. a commis une « trahison »
Dans le livre récemment paru de Michael Wolff et qui a secoué la Maison Blanche, Le feu et la fureur : dans la Maison Blanche de Trump, Steve Bannon affirme notamment que Donald Trump Jr. a commis une « trahison » en rencontrant une avocate russe qui affirmait détenir des informations compromettantes sur Hillary Clinton.
Nationaliste qui flirte avec l’extrême droite américaine, le sulfureux Steve Bannon, 64 ans, avait été poussé vers la sortie en août 2017 par Donald Trump, qui considère depuis que celui-ci à « perdu la raison ».