Allemagne: La loi sur l'égalité salariale entre hommes et femmes désormais applicable
REFORME•Un employé peut maintenant demander par écrit le salaire moyen de six personnes du sexe opposé occupant le même poste…20 Minutes avec AFP
En Allemagne, depuis le 6 janvier, une nouvelle loi autorise un employé qui se sentirait discriminé à demander par écrit le salaire moyen de six personnes du sexe opposé occupant le même poste. Cette loi brise ainsi l’un des grands tabous de la vie en entreprise.
Cette disposition ne s’appliquera cependant qu’aux entités de plus de 200 salariés. Celles de plus de 500 salariés sont pour leur part obligées de faire un point régulier sur leur politique anti-discriminations salariales.
Les Allemandes ont gagné en 2016 en moyenne 21 % de moins
Le texte, voté à l’été, n’est entré en application qu’en janvier pour laisser le temps aux entreprises de s’organiser. Pivots du dispositif, les conseils d’entreprise seront chargés de transmettre ces requêtes, qui peuvent être anonymes, à la direction.
Les Allemandes ont gagné en 2016 en moyenne horaire 16,26 euros brut, soit environ 21 % de moins que les hommes (20,71 euros), selon l’office fédéral des statistiques Destatis, écart qui place l’Allemagne en 26e position du classement de l’Union européenne.
« Enfants, cuisine, et église »
Un autre chiffre utilisé intègre le poids des écarts structurels : les différences de secteur où travaillent hommes et femmes, leur sous-représentation dans les postes à responsabilités, et leur surreprésentation dans l’emploi à temps partiel. Le résultat : 6 % d’écart « réel » à poste comparable, selon la dernière étude de Destatis en 2014.
Plusieurs affaires de discrimination ont récemment été mises en lumière dans un pays encore pétri de l’expression, notamment employée par les nazis, pour qualifier la place de la femme dans la société : « kinder, küche, kirche », soit « enfants, cuisine, et église ».
Une politique systématique de discrimination salariale chez Birkenstock
Birkenstock, le célèbre fabricant de sandales, a été attaqué par 103 de ses ouvrières après qu’un tribunal eut donné raison en 2014 à une employée qui dénonçait une politique systématique de discrimination salariale dans les ateliers.
Autre cas qui a secoué l’Allemagne, la journaliste d’investigation allemande, Birte Meier, a rendu publique en 2016 sa plainte contre son employeur, la télévision publique ZDF, pour discrimination : son salaire brut était inférieur au salaire net de son binôme masculin à l’écran.