«Jérusalem comme capitale d'Israël»: Trump plus isolé que jamais, réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU
MONDE•Le danger est « que cela exacerbe les tensions et mène à la violence à un moment où il y a plus qu’assez de tension et de violence dans le monde », estime un expert des relations internationales...M.C.
L'essentiel
- Donald Trump a reconnu mercredi Jérusalem comme capitale d’Israël.
- La décision a été critiquée dans le monde entier.
- Beaucoup redoutent qu'il sape ainsi les timides espoirs de reprise des négociations de paix dans la région, ou pire.
Une décision de Donald Trump condamnée quasi unanimement. Du Proche-Orient à l’Amérique du Sud en passant par l’Union européenne, de nombreux pays ont regretté l’annonce faite mercredi par le président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, en rupture spectaculaire avec la politique de ses prédécesseurs. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU a été fixée à vendredi matin.
Qualifié de « pyromane » par l’historien spécialiste de Jérusalem Vincent Lemire dans un entretien à 20 Minutes, Donald Trump s’isole ainsi sur la scène internationale et prend le risque de saper les timides espoirs de reprise des négociations de paix dans la région, ou pire. Le danger est « que cela exacerbe les tensions et mène à la violence à un moment où il y a plus qu’assez de tension et de violence dans le monde », estime Richard Haass, président du Council on Foreign Relations.
Colère dans les territoires palestiniens
Des Palestiniens ont prévu jeudi un rassemblement à Ramallah en Cisjordanie, territoire occupé par l’armée israélienne depuis 50 ans. Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé des choix « déplorables », jugeant que Washington ne pouvait plus jouer son rôle historique de médiateur de paix avec les Israéliens. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a de son côté jugé que cette annonce ouvrait « les portes de l’enfer » pour les intérêts américains dans la région.
Les pays musulmans dénoncent « une violation du droit international »
Même l’Arabie saoudite, traditionnel allié des Etats-Unis, a fustigé « un recul dans les efforts en faveur du processus de paix ». La Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a dénoncé « une violation du droit international » et de la charte des Nations unies. La Turquie a condamné une décision « irresponsable ». L’Iran, bête noire de Donald Trump, a jugé que la décision américaine provoquerait une « nouvelle Intifada ».
Huit membres du conseil de sécurité de l’ONU demandent une réunion d’urgence
Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU a été fixée à vendredi matin, demandée par huit pays sur les 15 qui forment le Conseil de sécurité. Il s’agit de quatre européens - Suède, France, Italie et Royaume-Uni -, de deux sud-américains - Bolivie et Uruguay - et de deux africains - Egypte et Sénégal. Le président français Emmanuel Macron et la Première ministre britannique Theresa May avaient exprimé leur désaccord avec cette décision « regrettable ».
Le pape François exprime sa « profonde inquiétude »
« Je ne peux taire ma profonde inquiétude », a déclaré le pape François qui ne peut qu’accorder un intérêt tout particulier à la ville qui abrite les lieux les plus saints des trois grandes religions monothéistes, y compris le Saint-Sépulcre.
Le Premier ministre israélien salue un jour « historique »
Seul le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la tête du gouvernement considéré comme le plus à droite de l’histoire d’Israël, a salué un jour « historique » réaffirmant par ailleurs l’engagement israélien à maintenir le « statu quo » sur les lieux saints à Jérusalem.
Les dirigeants palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, occupée puis annexée par Israël en 1967, comme la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale « éternelle et indivisible ».