Liban: Saad Hariri souhaite rester Premier ministre
DECISION•Dans une interview donnée à CNews, Saad Hariri est revenu sur les dernières semaines...20 Minutes avec AFP
Saad Hariri a déclaré lundi qu’il souhaitait rester Premier ministre du Liban mais que sa décision dépendrait des discussions en cours sur l’implication du puissant mouvement chiite libanais Hezbollah dans des conflits régionaux.
« Moi je voudrais rester » Premier ministre, a souligné Saad Hariri, qui a suspendu à son retour au Liban le 22 novembre sa démission surprise annoncée le 4 novembre depuis Ryad, dans une interview à la chaîne française d’information en continu CNews.
« Je veux la neutralité du Liban vis-à-vis de tous les conflits »
« Le Liban a besoin de quelqu’un qui rassemble. Dans cette année où j’ai été Premier ministre, j’ai rassemblé les Libanais (..) Je suis le symbole peut-être de la stabilité », a-t-il esquissé. Il a répété toutefois que le Hezbollah pro-iranien, partenaire de son gouvernement, ne devait « plus s’ingérer » dans les affaires d’autres pays arabes de la région.
« Je veux la neutralité du Liban vis-à-vis de tous les conflits (…) Le Hezbollah est en Syrie, en Irak, partout et c’est à cause de l’Iran », a martelé le Premier ministre en exercice, qui s’exprimait en français. Si l’Iran et le Hezbollah acceptent le nouvel équilibre qu’il propose, « bien sûr » il restera en fonction, a-t-il assuré. S’ils refusent, « oui » il partira. Le dialogue avec le Hezbollah est « très positif », a-t-il toutefois relevé.
« Tout ce qui s’est passé là-bas (..) je le garde pour moi »
Revenant sur sa démission, Saad Hariri a assuré avoir voulu provoquer ainsi un « choc » auprès des Libanais et répété avoir pris cette décision de son propre chef, et non sous la contrainte de Ryad. « Je voulais faire un choc positif, faire quelque chose pour le pays (…) C’était une manière de dire aux gens qu’il y a vraiment un très grand problème, que personne ne voulait » voir, a-t-il dit.
Sa démission surprise et surtout son séjour prolongé en Arabie saoudite ont alimenté les spéculations sur une interdiction de voyage imposée par Ryad. « Tout ce qui s’est passé là-bas (..) je le garde pour moi », a-t-il relevé, ajoutant au mystère sur cette séquence politique inédite. Il a indiqué également que le président français Emmanuel Macron, très impliqué dans une sortie de crise après l’annonce de sa démission, souhaitait se rendre au Liban en mars 2018. « J’espère que ce sera Saad Hariri qui l’accueillera », a-t-il dit en souriant.