INTERVIEWQu'a-t-il bien pu se passer pour le sous-marin disparu en Argentine?

VIDEO. Sous-marin argentin disparu: «Une course contre la montre si l'appareil est posé sur le fond»

INTERVIEWLe chef du service d’information et de relations publiques de la Marine nationale française, le capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, évoque des hypothèses à propos du sous-marin disparu…
Anne-Laëtitia Béraud

Propos recueillis par Anne-Laëtitia Béraud

L'essentiel

  • Le sous-marin argentin « San Juan » et ses 44 membres d’équipage n’ont plus donné signe de vie depuis six jours.
  • Les recherches continuent ce mardi au large des côtes argentines, entre les villes d’Ushuaïa et de Mar del Plata.
  • Le chef du service d’information et de relations publiques de la Marine nationale française détaille les principales hypothèses sur l’origine de cette disparition et les difficultés rencontrées par les équipes de sauvetage.

Pas de nouvelles du sous-marin argentin San Juan et de ses 44 membres d’équipage, qui n’ont plus donné signe de vie depuis six jours. Dans sa dernière communication, mercredi, le San Juan a signalé une avarie, mais pas suffisamment grave pour déclencher une procédure d’urgence. Après de faux espoirs, les recherches continuent ce mardi au large des côtes argentines, entre les villes d’ Ushuaia et de Mar del Plata. Retour sur cette disparition avec le capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, chef du service d’information et de relations publiques de la Marine nationale française (Sirpa Marine)…

Quelle est l’avarie la plus probable pour ce sous-marin ?

Ce sont des hypothèses, car une multitude d’avaries a pu se produire. Ce pourrait être la batterie, qui donne de l’énergie et permet au sous-marin de se déplacer. Cette installation est extrêmement importante pour le sous-marin. La panne électrique globale est d’ailleurs la panne plus redoutée, conséquence d’une panne ou d’un incendie, par exemple.

Le fait que le sous-marin n’ait pas donné de nouvelles pourrait aussi faire penser à une panne de transmission… L’une des difficultés réside dans le fait que le sous-marin ne peut pas être suivi au radar, comme on le fait avec un avion. On recherche le sous-marin à partir des dernières données qu’il a transmises. Et les sonars sont limités dans le sens où ils détectent des bruits sous l’eau avec une portée de détection de l’ordre d’une dizaine de kilomètres.

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Quels sont les scénarios selon que le San Juan se trouve à la surface ou en profondeur ?

C’est mieux s’il est à la surface, car un bateau pourrait plus facilement le localiser, le rejoindre et secourir l’équipage. En profondeur, il s’agit pour l’équipage de survivre pour attendre les secours. Pour cela, il faut d’abord que la coque soit intacte, qu’il n’y ait pas d’entrées d’eau… La question essentielle est le besoin d’air de l’équipage. Ils peuvent, pour cela, utiliser des dispositifs de secours dont l’autonomie se compte en jours. C’est donc une course contre la montre qui se joue actuellement pour retrouver le sous-marin et secourir l’équipage dans l’hypothèse où il serait posé sur le fond.

La zone initiale de recherches, de 300 km de diamètre, a été étendue à un périmètre de 1 000 km de long du nord au sud et de 400 à 600 km d’est en ouest. Est-ce exceptionnel ?

L’immensité de la zone de recherche n’a rien d’exceptionnel pour un sous-marin dont on n’a pas de nouvelles depuis six jours.

Quels peuvent être les bruits qui ont été détectés par la Marine argentine ?

Il y a beaucoup de bruits sous l’eau qui se propagent. Mais les bruits détectés, après analyse, ne provenaient pas du sous-marin en question.

La France participe-t-elle aux recherches ?

Elle se tient prête et est en contact avec la Marine argentine. Elle s’est assurée de la disponibilité de ses moyens pour être en mesure d’apporter de l’aide.

Y a-t-il de l’espoir pour l’équipage ?

Oui, il y a encore de l’espoir de les trouver vivants. Comme on ne connaît pas la situation du sous-marin, on ne peut pas déterminer combien de temps exactement ils peuvent tenir s’ils sont sains et saufs. Leur durée de vie se compte en jours à partir d’aujourd’hui.