Après de nombreuses polémiques, Twitter vient d’annoncer qu’il allait mettre en place de nouvelles règles et retirer leur statut « certifié » à ceux qui les enfreignent. Premières victimes : de nombreux comptes d’extrême droite américains dont la certification avait créé la polémique.

Une certification convoitée

Le statut « certifié », symbolisé par un logo en forme d’encoche bleue, est octroyé par le réseau social à des membres exerçant un métier public ou à des célébrités pour limiter les faux comptes. Femmes ou hommes politiques, artistes, journalistes… Un statut privilégié qui permet notamment d’avoir une plus grande visibilité sur le réseau puisque les tweets provenant des comptes certifiés sont, en général, favorisés par les algorithmes de Twitter.

A l’origine, le réseau social contactait d’ailleurs directement les personnes avant d’attribuer le badge. À partir de 2016, le processus a été assoupli et n’importe quel utilisateur du réseau social a pu demander à être certifié. Une liberté à laquelle Twitter veut aujourd’hui mettre fin pour s’éviter des polémiques.

Depuis une semaine, la société a suspendu les candidatures et vient d’annoncer qu’un utilisateur certifié perdrait automatiquement son badge s’il enfreignait au moins une fois les règles fixées par le réseau.

Twitter veut lutter contre le harcèlement

Twitter, qui n’a jamais révélé les critères qui permettaient de bénéficier de ce statut, a souvent été critiqué pour l’avoir accordé à des personnalités très polémiques comme des internautes se réclamant de l’extrême droite américaine ou du mouvement des suprémacistes blancs.

Une première polémique avait vu le jour après la certification de Milo Yiannopoulos, figure emblématique du mouvement « alt-right ». L’individu avait finalement perdu son badge puis avait été banni du réseau social après avoir notamment organisé une campagne de harcèlement en ligne contre la comédienne afro-américaine Leslie Jones.

Plusieurs militants d’extrême droite ont perdu leur certification aux Etats-Unis

Plus récemment, Twitter avait encore été pointé du doigt pour avoir certifié le compte de Jason Kessler, un autre militant d’extrême droite. L’homme a été à l’origine, en août dernier, d’une manifestation suprémacistes à Charlottesville, dans l’État américain de Virginie, au cours de laquelle une militante antiraciste avait été tuée, fauchée par la voiture d’un manifestant.

Kessler a finalement perdu sa certification mercredi, tout comme le leader suprémaciste blanc Richard Spencer et d’autres utilisateurs, proches de l’extrême droite. Et Twitter précise travailler désormais à un nouveau système de certification des comptes.