ZIMBABWEVIDEO. Zimbabwe: L'armée dément les rumeurs de tentative de coup d'Etat

VIDEO. Zimbabwe: L'armée dément les rumeurs de tentative de coup d'Etat contre Mugabe

ZIMBABWEL’entrée en scène des militaires intervient après le limogeage la semaine dernière du vice-président et en pleine crise ouverte entre le président Robert Mugabe et le chef de l’armée...
M.C. avec AFP

M.C. avec AFP

L'essentiel

  • A la tête depuis trente-sept ans d’un régime autoritaire et répressif, Mugabe est candidat à la présidentielle de 2018.
  • Le vice-président, longtemps présenté comme son dauphin, a été limogé la semaine dernière.
  • Mardi, un convoi de blindés a été observé en mouvement près de la capitale, nourrissant les rumeurs d’un coup d’Etat militaire en préparation.

Des officiers de l’armée du Zimbabwe ont annoncé être intervenus dans la nuit de mardi à mercredi pour éliminer des « criminels » proches du président Robert Mugabe mais ont démenti toute tentative de coup d’Etat contre le maître absolu du pays depuis 1980.

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L’entrée en scène de l’armée intervient en pleine crise ouverte entre Robert Mugabe et le chef de l’armée après le limogeage la semaine dernière du vice-président du pays Emmerson Mnangagwa, longtemps présenté comme son dauphin.

Dans un message lu dans la nuit à la télévision nationale, le général Sibusiso Moyo a affirmé que l’armée n’avait pas mené de « coup d’Etat contre le gouvernement ». « Nous ne faisons que viser les criminels qui l’entourent », a-t-il poursuivi, « dès que notre mission sera accomplie, nous nous attendons à ce que la situation retourne à la normale ». « Nous assurons à la Nation que son Excellence le président (…) et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie », a-t-il également ajouté.

Bras de fer sans précédent entre Mugabe et le chef de l’armée

Des échanges de tirs nourris ont été entendus dans la nuit de mardi à mercredi près de la résidence privée de Robert Mugabe dans la capitale Harare, a rapporté sous couvert de l’anonymat un témoin, résident dans le quartier de Borrowdale. « Peu après 2h du matin, nous avons entendu environ 30 à 40 coups de feu tirés pendant trois à quatre minutes en provenance de sa maison », a-t-il affirmé.

Mardi, un convoi de blindés avait été observé en mouvement près de la capitale, nourrissant les rumeurs d’un coup d’Etat militaire en préparation contre le président, qui règne sans partage sur le pays depuis son indépendance en 1980. Dans un communiqué publié tard mardi soir, l’ambassade des Etats-Unis au Zimbabwe avait recommandé à ses ressortissants de rester chez eux « à l’abri » en raison des « incertitudes politiques ».

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Robert Mugabe, 93 ans, est engagé dans un bras de fer sans précédent avec le chef de l’armée qui a dénoncé lundi sa décision de limoger le vice-président Mnangagwa. L’armée pourrait « intervenir » si cette « purge » ne cessait pas au sein du parti présidentiel, avait mis en garde devant la presse le chef d’état-major, le général Constantino Chiwenga.

La Première dame en position idéale pour succéder à son époux

Le parti du président Mugabe, la Zanu-PF, a accusé en retour mardi le chef de l’armée de « conduite relevant de la trahison » et dénoncé sa volonté de « perturber la paix nationale » et « encourager au soulèvement ».

L’ancien vice-président Mnangagwa, 75 ans, a été démis de ses fonctions et a fui le pays, après un bras de fer avec la Première dame, Grace Mugabe, 52 ans. Figure controversée connue pour ses accès de colère, celle-ci compte de nombreux opposants au sein du parti et du gouvernement. Avec le limogeage de du vice-président, Grace Mugabe se retrouve en position idéale pour succéder à son époux.

A la tête depuis trente-sept ans d’un régime autoritaire et répressif, Mugabe a été investi par la Zanu-PF pour la présidentielle de 2018, malgré son grand âge et sa santé fragile. Sous son régime, le Zimbabwe s’est considérablement appauvri et traverse une grave crise économique.