FAITS DIVERSUn infirmier soupçonné d'être à l'origine de 106 morts en Allemagne

Allemagne: Un infirmier soupçonné d'être à l'origine de 106 morts

FAITS DIVERSCet infirmier a déjà été condamné à la perpétuité en 2015...
Niels Högel tuait des patients à l'aide de surdoses médicamenteuses.
Niels Högel tuait des patients à l'aide de surdoses médicamenteuses. - CARMEN JASPERSEN
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il a déjà été condamné pour meurtre et tentative de meurtre. Un infirmier allemand, Niels Högel, est désormais soupçonné d'être à l'origine de 106 morts, ont annoncé jeudi les enquêteurs, évoquant cette affaire exceptionnelle.

Des expertises toxicologiques sont encore en cours pour cinq autres cas suspects en Allemagne, ont précisé les Parquet et police de Oldenburg (nord) dans un communiqué commun. Par ailleurs, un porte-parole du Parquet a précisé qu'une «exhumation avait été demandée aux autorités turques dans trois cas» de morts suspectes. Ces personnes, décédées en Allemagne, ont été enterrées en Turquie. «Une mise en accusation par le Parquet de Niels (Högel) devrait vraisemblablement intervenir au début de l'année prochaine», selon ce communiqué.

«Cela dépasse tout ce que l'on aurait pu imaginer»

Fin août, les enquêteurs avaient annoncé que cet infirmier condamné à la perpétuité en 2015 était soupçonné d'avoir tué au moins 90 patients, et peut-être même deux fois plus. Certains cas restent impossibles à prouver, malgré les exhumations et les centaines de témoignages recueillis, avaient-ils toutefois admis.

Le chef de l'enquête, Arne Schmidt, avait jugé cette affaire «unique dans l'Histoire de la République fédérale» en raison de son ampleur. C'est «effrayant, cela dépasse tout ce que l'on aurait pu imaginer», avait renchéri Johann Kühme, chef de la police d'Oldenbourg.

Niels Högel, 41 ans, a généralement tué des patients à l'aide de surdoses médicamenteuses injectées lorsqu'ils étaient en réanimation dans deux hôpitaux, à Delmenhorst et Oldenburg. Il a travaillé dans ces deux établissements hospitaliers entre 1999 et 2005. Il n'avait pas de «préférences» d'âge ou de sexe pour ses victimes sinon qu'il «préférait les patients se trouvant dans un état très critique», avait expliqué Arne Schmidt.

L'affaire avait éclaté à l'origine en 2005

L'infirmier avait déjà été condamné en 2015 à la perpétuité pour deux meurtres et quatre tentatives s'étant soldées par la mort des patients.

L'affaire avait éclaté à l'origine en 2005, lorsque l'infirmier avait été surpris par une collègue en train de faire une piqûre non prescrite à un patient dans la clinique de Delmenhorst, ce qui lui avait valu en 2008 sa première condamnation pour tentative de meurtre. L'enquête avait été relancée en janvier 2014 car l'intéressé avait admis auprès d'un codétenu une cinquantaine d'homicides. Par la suite, il avait dit à un expert psychiatre avoir commis une trentaine de meurtres et une soixantaine de tentatives.

Cette affaire est cependant aussi celle des dysfonctionnements dans les deux cliniques où l'infirmier a pu opérer. Bien que les décès de patients aient eu lieu le plus souvent alors que Niels Högel était de service, aucun mécanisme interne n'a donné l'alerte.