Un député a été suspendu du Parti travailliste, nouvelle tête à tomber dans le scandale du harcèlement sexuel qui touche la classe politique britannique, après Michael Fallon, le ministre de la Défense, démissionnaire mercredi et visé par de nouvelles accusations vendredi.
Le député Kelvin Hopkins, 76 ans, a été suspendu en raison d’allégations sur son comportement envers une jeune militante, à qui il aurait également envoyé des SMS suggestifs. Une enquête est menée par le parti à ce sujet.
Le deuxième député travailliste suspendu
L’incident s’est déroulé en 2014, lors d’un événement du parti, selon le journal The Daily Telegraph. « Il m’a pris dans ses bras pour me dire au revoir, m’a tenu trop près et a frotté son entrejambe contre moi, ce qui m’a révolté », a témoigné la militante, Ava Etemadzadeh, 24 ans à l’époque, dans les colonnes du journal.
La députée travailliste Jess Phillips a assuré à BBC Radio 4 que l’affaire avait été « parfaitement bien traitée » selon les procédures du parti, mais s’est dit toutefois « un peu préoccupée par le fait que Kelvin a été promu ensuite, ce qui me semble une mauvaise décision ». Kelvin Hopkins est le deuxième député travailliste suspendu après Jared O’Mara, qui avait posté des commentaires misogynes et homophobes en ligne il y a plusieurs années.
De nouvelles accusations que réfute l’ancien ministre de la Défense
Côté conservateur, la vague du scandale a emporté le ministre de la Défense, Michael Fallon, 65 ans. Ce poids lourd du gouvernement et proche de la Première ministre Theresa May, avait été accusé d’avoir posé une main sur le genou d’une journaliste au cours d’un dîner en 2002. Il avait reconnu que son comportement passé « n’avait pas été à la hauteur ».
Vendredi, de nouvelles accusations ont surgi, concernant des propos tenus à une collègue du gouvernement. A Andrea Leadsom, qui se plaignait d’avoir les mains froides, Michael Fallon aurait répondu : « Je connais un endroit chaud où les mettre », selon The Sun. Des assertions qu'« il dément complètement », selon des sources proches de l’ancien ministre citées par l’agence PA tandis que l’entourage d’Andrea Leadsom s’est refusé à tout commentaire.
Deux autres membres du gouvernement, le vice-Premier ministre Damian Green et le secrétaire d’Etat au commerce international Mark Garnier, sont aussi mis en cause pour harcèlement, laissant planer le doute sur leur avenir.